Ce matin les élèves ont repris le chemin de l’école après trois mois de vacances. Si certains étaient occupés par les travaux champêtres, d’autres avaient voyagé, d’autres encore menaient de petites activités leur permettant d’être à l’abri du besoin.
Des parents d‘élèves ont fait tout ce qui leur était possible pour permettre à leurs progénitures d’étudier. De beaux habits aux sacs, des cahiers et Bic ; des téléphones portables aux motos JAKARTA en passant par les dernières générations de chaussures.
Ces multiples dépenses sont souvent effectuées aux prix d’efforts surhumains. Après avoir tout acheté l’enfant est abandonné à la rue et à l’école. Le parent payeur ignore souvent même le cycle scolaire de son enfant. Ce n’est pas rare de l’entendre demander : « Papou fait quelle classe cette année ? » Ou « Est-ce que Mamie va-t-elle passer cette année ? ». Il pense à tout acheter, à tout faire pour ses enfants sauf l’essentiel : Les Livres. Si des livres sont achetés, ils servent à décorer la maison. Le parent payeur attend toujours le dernier jour de l’année scolaire pour connaître les résultats de son enfant comme si c’est sous la pluie qu’il faut étendre les habits au soleil. L’amour parental prend le dessus sur l’intérêt même de l’enfant. Le parent payeur ne se sent pas concerné par des sorties organisées et planifiées par les enfants à la veille des fêtes. Quand il le constate il ne fait que dire « Etes vous sortis encore ? » Comme tous les élèves la réponse est simple « Oui, on nous a fait sortir ». Qui est, ce « On » là ? Eeeh… ! !! Ne le cherchez pas ; parce que « On » est toujours introuvable.
Le parent payeur ne fait rien pour s’informer sur la situation scolaire de ses enfants. Et pourtant c’est lui qui évoque ses souffrances malgré les sacrifices consentis. Il souffre parce que les enfants n’arrivent pas à donner un sens et une substance à leur vie. Les enfants sont-ils en faute ? Certainement Non. La souffrance du parent payeur est évitable s’il pouvait anticiper un peu seulement ses prises de Responsabilités. Il est bon de mettre les enfants dans les conditions meilleures mais il est il meilleur de communiquer avec les enfants, de les responsabiliser, de les suivre, de les encadrer. Même les corriger si c’est nécessaire. C’est aussi ça le droit de l’enfant. Aimons nos enfants mais ne plaçons pas notre amour envers eux au dessus de leur intérêt sinon nous serions égoïstes. C’est là le début de la faillite. Et ils ne vont jamais nous le pardonner.
Bandiougou DANTE