Editorial : Un persan à Bamako

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Le président iranien foule pour la première fois le sol malien et il n’a pas besoin de forcer. Car les relations entre le Mali et l’Iran voguent sur des eaux calmes depuis Khomeiny. Ahmedinejad a hérité de l’imam Khomeiny en qui beaucoup de nos compatriotes voyaient un Che Guevara en turban et dont les grains de chapelet étaient autant de roquettes contre l’arrogance occidentale, notamment Yankee.

Ahmedinejad a hérité un peu de l’aura de l’icône de la révolution iranienne. A la fois parce qu’il est musulman, courageux et révolté. Les  Maliens le supportent dans la guerre actuelle que lui mènent les grands de ce monde et ce au nom de la « nécessaire jihad » des pauvres et des mal-aimés contre l’iniquité. Schématiquement, les milliards de dollars pour Israël qui pourtant peut larguer la bombe atomique sur n’importe quel pays du golfe ou du Moyen Orient, et des séries de sanctions contre tout autre pays qui se pique aujourd’hui d’accroître sa capacité nucléaire.

A Bamako où il rend à ATT la pièce de sa monnaie, car le président malien était le premier à se rendre à Téhéran, il discutera partenariat renforcé et investissements sans doute, le Mali étant en besoin et l’Iran ayant les moyens. Mais on ne parcourt pas de si grandes distances dans le seul but de plaire et ce n’est donc pas pour les seuls beaux yeux du Mali que le président iranien se rend chez nous. Il a besoin de plus de validation internationale et de tous ses amis. Le Sud est donc un bon vivier pour lui depuis les élections contestées du 12 juin 2009 qu’il a remportées avec un score officiel de près de 64%. Abdoulaye Wade ne nous démentira qui le reçut en novembre dernier.

La bête noire de Tel Aviv et cible de choix de l’administration américaine malgré la pondération apportée par Obama venait alors tout droit de chez Chavez. Le Bolivarien et le Persan n’ont pas fait alors dans la demi teinte en convoquant les états généraux du reste du monde contre l’ordre yankee. A Bamako, il faudra s’attendre à d’autres petites phrases mémorables de l’Iranien.                                 

Adam Thiam 


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