Editorial : Un Mali qui bouge

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22 Septembre 1960-22 Septembre 2011. Il y a 51 ans que le Mali a retrouvé sa souveraineté nationale. Il a donc décidé de prendre son destin en mains, afin d’assurer la sécurité de ses populations, et l’inviolabilité de son territoire, l’éducation de ses fils et l’autosuffisance alimentaire de son peuple. Bref, c’était pour un mieux être.

 

Que de chemins parcourus !  Les embûches parsemées tout au long de cette marche par l’Occident et certains fils du pays n’ont pas empêché le peuple malien à se soulever comme un seul homme pour rectifier le tir, un certain 26 mars 1991… La période 1960 – 1968 a été, sans nul doute, celle de l’éveil des consciences, du patriotisme et de l’affirmation des vertus : dignité, honneur, intégrité. La parenthèse du putsch militaire a contribué à dégrader celles-ci, à appauvrir le pays, à le piller, à le réduire à la mendicité, à provoquer une double guerre inutile contre le voisin du Burkina Faso. L’histoire retiendra que le développement véritable du Mali a commencé avec cette révolution de mars 1991 et la naissance de la troisième République avec la Constitution de février 1992.

 

Le premier président du Mali nouveau, Alpha Oumar Konaré, a vite fait de construire l’architecture démocratique à travers la mise en place des institutions, l’affranchissement de la presse, la construction d’une économie, basée sur le travail, la modernisation de l’Etat et surtout la réalisation d’infrastructures éducatives, sanitaires, sécuritaires, hydrauliques. Sans oublier le désenclavement du pays et son embellissement. Le président Alpha a mis le pays sur orbite avant de passer le témoin à son successeur, Amadou Toumani Touré. Celui-ci poursuivra les actions entamées par le "fils de l’enseignant et de la ménagère", celui qui a été "l’ainé de la famille sans être le plus âgé". ATT, au cours de son double mandat qui s’achemine bientôt vers sa fin, a transformé le Mali en chantiers. Il a fait preuve de patriotisme, de don de soi pour prouver que la pauvreté n’est pas une fatalité, que les choses peuvent bien changer, que le pouvoir peut bien se partager, dans l’équité et le respect des autres. Il ne sert à rien ici d’énumérer les bonnes œuvres d’ATT. Elles sont palpables et visibles à Bamako et dans toutes les régions, cercles, arrondissements et communes du Mali. Il a fait bouger le Mali. Pour ce mois de septembre 2011 seulement, on peut citer quelques œuvres importantes qui prouvent que le Mali bouge : le démarrage des travaux du Programme Spécial pour la Paix, la Sécurité et le Développement au Nord (PSPSDN), la pose de la première pierre du barrage-seuil de Djenné, l’inauguration de l’aéroport international de Kayes Dag-Dag, l’inauguration de la Rue Elhadj  Ousmane Chérif Madani Haïdara de Banconi, le forage de l’espoir à Karwassa, les motopompes de Sibi-Sibi (commune de Dandoli), les 200 nouveaux ha de Mopti Nord, les infrastructures sportives pour l’afro basket féminin, le tout nouveau troisième pont, le centre commercial, en plein marché de Bamako…

 

C’est dire que le Mali vient de loin. ATT ne peut pas tout faire. Il a échoué, tout comme Konaré, sur l’amélioration du système éducatif, notamment au niveau de l’enseignement supérieur. Il revient donc au futur président de poursuivre la marche du Mali, un pays qui bouge. Il lui revient également de corriger les ratés d’ATT. Les Maliens ne toléreront pas un chef d’Etat qui ferait au moins qu’ATT.

Après 51 ans d’indépendance, le Mali a bougé. On pouvait mieux faire, n’eût été le retard accumulé durant les 23 ans de dictature. Le meilleur, on l’espère, est devant nous.

Chahana Takiou

 

 

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