Editorial : Tous des Hortefeux !

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C’aurait été un banal fait divers si le condamné était le boulanger du coin qui avait pris petit auvergnat de trop. Mais c’est Brice Hortefeux, ministre de la République qui vient d’être condamné pour sa célèbre saillie anti-arabe aux relents aryens. Et c’est ce qui est gravissime.

 

 On pourrait penser que la justice française a rétabli l’honneur du pays qui se prévaut du culte de l’égalité et de la. Bravo donc à ce contre-pouvoir salutaire que peut être toute institution judiciaire qui s’assume. Surtout qu’ au-delà de Hortefeux,  c’est tout le temple sarkoziste qui vient ainsi d’être rabroué avec sa religion – le karcher- Et sa bible, l’émigration choisie ? Un peu mais cette décision de justice est loin d’être le remède au rejet des minorités.

  D’ailleurs, on n’aurait entendu pire si les micros cachés pouvaient  capturer davantage de propos dans les cercles sélects, de gauche comme de droite. Les cris de vierges effarouchées ne sauraient donc nous abuser. Il restera, quand ils se seront tus, cet amer constat.

 L’Hexagone ou l’Europe n’ont pas le monopole de refus de l’Autre. Dans tout le Maghreb et dans les pays arabes en général, les Africains sont victimes du même type de préjugés et de comportement. Demandons seulement aux étudiants subsahariens qui étudient en Afrique du Nord dans des pays qui leur octroient pourtant des bourses.

   En retour, ces « Africains » se cabrent, cultivent eux aussi le rejet des autochtones et rentrent à la fin de leurs études hostiles au pays qui les a accueillis et formés! Malheureusement, nous sommes tous des Hortefeux. Et là où la France nous donne à nous autres une leçon de démocratie, ce qui n’excuse pas du tout la Sarkozie  sommaire et maladroite, c’est qu’il y a très peu de juges algériens, marocains ou tunisiens qui condamneraient leurs compatriotes pour propos racistes. Et très peu de Maliens, Ivoiriens ou Centrafricains qui assisteraient un beur en danger. Internet a fait de notre monde un village planétaire mais il éloigne de plus en plus nos cœurs.

   Adam Thiam

 

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