J’ai participé avec un grand intérêt à l’atelier d’échanges sur les réformes constitutionnelles, organisé par l’Amicale des anciens militants et sympathisants de l’UNEEM(AMSUNEEM). Comme dirait l’autre, quand une idée se prête d’aussi bonne grâce aux discours, aux dénonciations et aux slogans, lorsqu’elle offre si opportunément un bouc émissaire réconciliateur, il y a gros à parier que l’aveuglement collectif a transformé l’erreur la plus communément admise en vérité première.
J’ai, comme d’autres camarades, dénoncé les prises de position de l’AMSUNEEM envers le pouvoir en place et même sous Alpha Oumar Konaré. Après le vote du projet de loi par l’Assemblée nationale du Mali le 02 août 2011, je ne vois plus la nécessité pour mes camarades de l’Amicale des anciens militants et sympathisants de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali de rencontrer le ministre chargé des Reformes de l’Etat et son staff pour échanger. Ce fut une véritable tribune de déballage et de défoulement surtout, car c’était le médecin après la mort.
Le pouvoir ATT ne peut être soutenu et approuvé, dans sa volonté de réviser la Constitution. Mais dans un domaine aussi délicat, ni les bonnes intentions ni les fermes résolutions ne suffiront à garantir le résultat. Qui dit démocratie parle de partis politiques. La révision constitutionnelle ouvre la voie à des dérapages à l’article 10 qui stipule «Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent librement leurs activités dans les conditions déterminées par la loi». No comment !
L’AMSUNEEM doit cesser d’être manipulé par les pouvoirs successifs. Lorsque les experts affirment que les reformes constitutionnelles sont nécessaires pour des raisons de conformité avec les textes de l’OHADA, je dis non ! Combien de conventions ont été signées par notre pays mais jamais mises en application ?
Lorsqu’il y a parmi les membres du CARI des experts de moralité douteuse, il faut savoir raison gardée et enfin lorsque l’AMSUNEEM est absorbée par des anciens militants de l’Union nationale des jeunes du Mali (UNJM) et de juge radié pour faute professionnelle grave, il faut s’abstenir d’organiser des débats, sinon c’est le grand déballage.
Ecouter les différents avis et conseils de personnes ressources permet de voir clair et de redresser la barre. Ne dit-on pas que le meilleur est de transformer nos soucis en problème ? A ‘école, les problèmes que nous avions à résoudre étaient conçus par les maitres et n’ont malheureusement rien à voir avec ceux que nous rencontrons dans la vie professionnelle.
L’expérience nous apprend que poser clairement un problème revient à définir un objectif précis. Reformes ou pas ce n’est pas le combat de l’AMSUNEEM.
Amy SANOGO