Editorial / Sommet de Nice : Les recalés et les abonnés

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Hissein Habré ne sera pas physiquement au 27è tête à tête entre la seule France et les cinquante Afriques. Mais on parlera de lui, notamment de son procès qui, pour beaucoup, restera une arlésienne malgré de récents et heureux développements. Rajoelin aurait été de la messe, s’il n’avait pas fait la sourde oreille tout ce temps et si la France pouvait se permettre d’ignorer la levée de boucliers des adversaires malgaches du disc jockey qui ne sont pas des tendres, tout le monde le sait.

Le Soudanais El Bechir tout encore luisant de son onction démocratique ne sera pas, non plus, de la partie. D’abord, il ne sait pas nager et ensuite la CPI ne l’a pas lâché. Pour le bonheur des hôteliers et le malheur des usagers niçois de la circulation, c’est même à cause du Soudanais que tout ça leur arrive. Car ce sommet devait initialement se tenir à Charm El Sheikh, en Egypte n’eut été la grande gêne de Moubarak à signifier à l’homme fort de Khartoum qu’il n’était pas le bienvenu. Mugabé ? Cela fait longtemps, de toutes les manières, qu’il ne court que les sommets africains et puis, il ne fera pas le plaisir à son turbulent Premier ministre de lui laisser le pays même pour quelques heures. Restent ceux qui sont autorisés à participer.

La présence de présidents élus et le plus souvent mal élus pour leur majorité n’étonne personne. Même en année de cinquantenaire, une invitation de la France ne se refuse pas. Donc dans quelques heures, Nice sera la vraie capitale de l’Afrique. Et à un an de la fin de son mandat, – il ne conduira le prochain sommet que réélu en 2012- Sarkozy reste le chef d’orchestre d’une symphonie apparente plutôt que le meurtrier auto annoncé mais toujours attendu de la Françafrique.

Si la sienne garde cependant une odeur de pétrole, elle a perdu l’accent intégriste de la Baule et elle ne s’attarde pas sur les fatwas sans discernement de l’Union africaine. La preuve : pour elle, le concept de transition positive existe et s’applique à Sekouba Konaté de la Guinée et Saliou Djibo du Niger, tous deux invités à Nice mais pas probablement au sommet de l’UA en juillet.

Adam Thiam


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