Editorial : Soif du pouvoir

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La soif de pouvoir en Afrique est une réalité bien triste que nos hommes politiques ont fini de vendre à la face du monde. Depuis l’accession de nos pays à la souveraineté internationale, un certain nombre de chefs d’Etat n’ont pas hésité à se maintenir au pouvoir pour assouvir leur soif. Ces hommes « que nous qualifions de petits hommes » sont aujourd’hui à l’origine du mauvais départ du continent africain. Partout en Afrique, les dirigeants mis en place au lendemain des indépendances par les anciennes puissances coloniales ont été pour beaucoup dans le déclin de leur pays en particulier et de la région Afrique en générale.

Aujourd’hui encore, certains pays ont à leur tête des personnes qui refusent de quitter le pouvoir. De plus, dans d’autres, il est noté une dévolution monarchique du pouvoir. Le coup de force de certains dirigeants qui violent la Constitution de leur pays, malgré la volonté populaire et les menaces de la communauté internationale installent les Etats dans une instabilité politique sans précédent. Le non-respect des conditions de vie de la majorité des fils et filles du continent par ces hommes a fini d’exposé certains Etats dans le tumulte des coups d’Etat répétitifs de la part des militaires. La Guinée, la Mauritanie, le Mali… en sont les exemples patents. Cependant, il ne faudrait accepter un tel phénomène car cela fragilise d’avantage ces pays déjà à genoux.

L’Afrique n’est pas pauvre, mais ils l’ont appauvri en signant des accords avec l’Occident qui n’a cessé de s’enrichir. Pire encore, l’argent issu de ces accords est inégalement ou mal réparti. La dépendance vis-à-vis des pays Occidentaux grandit de jours en jours et l’accroissement du nombre de personnes vulnérables augmente de façon exponentielle dans le continent. Les bidonvilles qui regorgent d’une population pauvre côtoient les quartiers riches dans les capitales des différents pays. A cela, s’ajoute la faiblesse des infrastructures et équipements dans nos Etats. Le caractère jeune de la population africaine a fini d’avoir raison sur les déplacements des populations vers un eldorado européen, à la recherche de meilleures conditions de vie et de bien-être.

Au demeurant, quoi faire face à ce phénomène à l’allure de mode ?

Chaque génération a sa mission, soit elle l’assume, soit elle la trahit. Aujourd’hui, la jeune génération est consciente du lourd fardeau qu’il porte sur ses épaules (chômage des jeunes, éducation, pour ne citer que cela). Dans certains pays en Afrique, la victoire de la démocratie et la maturité de leur peuple a montré à la face du monde que l’Afrique peut faire valoir des valeurs positives. Cette jeune génération aura comme mission principale de ne pas reproduire les erreurs commis par leurs prédécesseurs. L’Afrique a souffert de 350 ans d’esclavage, du pillage des ressources par la métropole et l’enrichissement des présidents qui au lieu de servir leur pays se servent sans limite. La limitation du nombre de mandat présidentiel et de l’âge des candidats pourra amener les politiques à remplir fidèlement leurs charges. La corruption et l’impunité doivent disparaitre pour laisser cours à la justice, à l’équité, au respect et à l’égalité.

Abbé Joachim S. Samaké

Source : Mission

 

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