Ce, nonobstant les coups de canif, pour ne pas dire les coups de roquette, que les groupes armés, notamment ceux de la Coordination des mouvements armés (Mnla-Hcua-Maa), n’ont de cesse donné aux deux précédents engagements qu’ils ont signés: l’accord de cessez-le-feu qui a suivi l’accord de Ouagadougou et celui qui a été signé le 23 mai 2014, sous l’égide du président mauritanien.
L’accord de cessez-le-feu signé le 23 mai 2014 n’a nullement empêché le Mnla et ses alliés de lancer une série d’attaques sur les positions tenues par les Forces Armées Maliennes (Fama) dans plusieurs localités du nord. Et de chercher à imposer leur diktat sur les autres groupes armés, ainsi que sur d’autres entités ethniques, en les forçant à se ranger derrière eux et sur leur vision. Une attitude et une tactique qui ont enflammé tout le nord, poussé les forces armées nationales à se retrancher dans des camps pour éviter tout accrochage, plongé les populations civiles dans le désaroi. Et laissant la porte ouverte à la guerre civile.
Une guerre civile que seul le repli sur soi des Fama, tantôt jugé comme la preuve de son affaisement ou de sa débandade, a permis d’éviter. Jusqu’à ce jour.
Tout en concédant “sa défaite” sur le terrain militaire, la partie gouvernementale a déployé une diplomatie patiente et appliquée, pratiquée à haut niveau par des responsables de premier rang envoyés autour des tables de discussion où les groupes armés, convaincus de leur force, n’hésitent pas à déléguer des seconds couteaux, parfois moins que cela, juste pour faire de la figuration. Et tourner le Mali en bourrique.
La médiation internationale réussira sa mission, non pas en s’employant à faire signer un parchemin qui sera vite foulé aux pieds par une rébellion malicieuse et instable, mais en reconnaissant au Mali sa constance, son sérieux, son souci de l’apaisement et sa volonté de paix. Et en se donnant les moyens d’imposer, à travers les forces de la Minusma, le respect des engagements pris. La suite heureuse et la réussite des discussions en cours à Alger sont à ce prix.
Chouaïdou TRAORÉ
Urgent
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