Le 11 mars 2009, nous lancions le premier numéro de votre journal, Le Matin. Contre vents et marées, le journal a pu souffler, cette semaine, sa deuxième bougie et entamer sa troisième année. Car souvenez-vous, chers lecteurs, Le Matin, à sa naissance, s’est révélé être un organe qui a pour crédo, l’objectivité. Il n’a jamais failli à cette mission. Les valeurs de défense de la liberté d’expression, des droits à une vie meilleure des populations, ou encore de démocratie, constituent encore et toujours le socle de notre combat.
Le Matin n’est pas un pouvoir, mais plutôt un contre-pouvoir, qui joue son rôle à fond. Les nombreux témoignages que nous recevons chaque semaine montrent à suffisance, sans fausse modestie, que le journal a conquis le cœur des lecteurs qui se comptent dans toutes les couches de notre société.
En dépit des adversités auxquelles nous faisons face tous les jours, la jeune équipe qui anime le journal n’a jamais failli et brûle, plus que jamais, pour la passion du métier qu’elle exerce dans un environnement où le mérite est rarement reconnu.
Nous faisons face, tous les jours, à ceux qui nous découragent, parce que certainement nous sommes des ”fouilles-merdes”, ceux qui nous agressent, parce qu’on a osé dire tout haut, (dans une société conservatrice quand il s’agit de protéger des intérêts) ce que les autres murmurent. Mais les victoires que nous avons jusque-là engrangées et le soutien moral de nos lecteurs et de tous ceux qui aiment la contradiction positive, nous mettent un baume au cœur.
Nous pensons que les difficultés économiques qui assaillent quotidiennement la presse privée ne sont pas un motif, pour nous, de ranger la plume. Car, nous ne sommes pas venus dans le métier pour amasser des lingots d’or. Mais pour contribuer à l’épanouissement de l’homme malien et au développement de notre pays par le changement de comportement. Cela est un impératif pour la jeune équipe qui anime le journal.
Chers lecteurs, soyez en sûr ! Nous ne céderons point aux menaces, aux intimidations, au mépris sarcastique, oh combien pressants dont notre équipe est très souvent victime. Nous avons compris que nous sommes dans un pays où une bourgeoisie est en train de se créer dans le dos du contribuable. Cette bourgeoisie est prête à en découdre avec tous ceux qui osent la dénoncer. Pour preuve, le Vérificateur général est victime d’un mépris parce qu’il fait correctement le travail, à lui, confié par les mêmes autorités. L’hypocrisie est donc la chose la mieux partagée chez nos gouvernants. Leur soutien, à hue et à dia, au vérificateur général par rapport à la lutte contre la corruption et la délinquance financière a tourné en eau de boudin. Les masques sont tombés !
Le Matin est donc à l’affût du pouvoir pour informer les pauvres ”bouts de bois de Dieu” maliens qui n’aspirent, pour le moment, qu’à avoir trois repas par jour, après 50 ans d’indépendance. En vain.
Alhassane H. Maïga