Editorial :La démocratie, totem numéro un des Présidents dictateurs ?

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Dans le continent africain, 18 élections présidentielles seront organisées cette année. Dans certains pays, les élections présidentielles sont couplées avec les législatives. Mais parmi ces élections attendues de part et d’autre, combien seront –elles transparentes, équitables et crédibles ?
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rn2011, c’est l’année électorale en Afrique. En attendant la gestion de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire où « un assassin et hôte du cabanon » du nom de Laurent Koudou Guiawily Gbagbo continue de tenir tête à l’opinion internationale, refusant du coup de céder le pouvoir au véritable vainqueur du second tour du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010, Alassane Dramane Ouattara, un dictateur en miniature vient de se succéder lui-même à la tête de la République centrafricaine. En effet, le Général François Bozizé, auteur d’un coup de force perpétré en mars 2003, a remporté sans coup férir la présidentielle tenue à la fin de ce mois de janvier avec un peu plus de 66% des suffrages exprimés, contre 20% pour celui qu’il avait chassé du pouvoir, Ange Félix Patassé, et 6,6% pour l’ancien Premier ministre, Martin Ziguélé.
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rnDans le contexte actuel, nul n’ignore que les nombreux dictateurs qui soutiennent l’Ivoirien Laurent Gbagbo sont en train d’emprunter un  chemin qui semble être frayé par l’ancien Président de la Côte d’Ivoire.
rnAvec cette actuelle attitude « dormante » de la donne politique africaine, nul doute que ces dictateurs profiteront pour l’aubaine pour se maintenir au pouvoir : il s’agit de ces « vieux crocodiles de la mare noire » d’Afrique, qui ne céderont le pouvoir qu’à leur mort. Déjà, en République centrafricaine, une première partie vient d’être gagnée par le Président sortant, François Bozizé. Cette victoire milite-t-elle pour ou contre la volonté du peuple centrafricain ?
rnEn tout cas, aucun membre du « cercle fermé » ne compte céder sa place à un autre. Pourtant les révolutions actuelles en Tunisie et en Egypte devraient servir de leçon aux assoiffés de pouvoir, qui n’ont d’autres ambitions que piétiner la démocratie et écraser dans la foulée les démocrates dans le continent. Le scénario centrafricain sera sans aucun doute imité dans d’autres pays à la faveur des présidentielles qui y seront organisées d’ici la fin de l’année.
rnEn tout état de cause, les démocrates africains et les aguerris de la classe politique mondiale voient mal comment des dictateurs comme l’Ougandais Yuweri Museveni, le Cap-verdien Pedro Pirez, l’Angolais José Eduardo Dos Santos, le Sud africain Jacob Zuma, le Zimbabwéen Robert Mugabe, le Tchadien Idris Deby Itno, le Congolais Dénis Sassou N’Guesso, l’Equato guinéen Theodoro Obiang N’Guema Bazogo (entre autres) accepteront de céder la place à des Présidents démocratiquement élus : ils ne le céderont qu’à leur mort.
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rnL’Afrique est si malade de ses enfants dictateurs qu’on se pose la question : peut-on dire que les Africains étaient suffisamment prêts à aller en démocratie ? Au vu de l’évolution politique actuelle dans le continent, la réponse à cette question est bien difficile. L’Afrique a besoin de sauveurs. Mais d’où viendront ces sauveurs ? d’Europe, d’Amérique, d’Afrique, de l’ONU ? En tout cas, il est grand temps que les Africains ouvrent enfin les yeux, sinon l’alerte est déjà donnée, avec le scénario socio politique catastrophique qui règne en Côte d’Ivoire et sa répétition en Centrafrique. Mais ce qui est sûr, c’est que les membres du dit « cercle fermé » des dictateurs africains sont en train de donner du temps, trop de temps, à Laurent Gbagbo.
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rnLe Panel des cinq Chefs d’Etat qui vient d’être créé pour gérer la crise ivoirienne est-il crédible ? Ne permettra-t-il pas à Laurent Gbagbo de renforcer davantage ses positions militaires ? Quant on sait que des informations en provenance de la capitale économique ivoirienne indiquent que celui qui toujours tête aux forces de la CEDEAO (Gbagbo) aurait déjà acheté tout un arsenal de guerre dans le seul but de contrer l’assaut contre « son Palais présidentiel », au cas où les dites forces venaient à tenter de le destituer de force.
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rnPour le moment, les grands malheureux de la démocratie en Afrique demeurent les démocrates africains qui, il faut le rappeler, ne font que subir les coups bas de ces dictateurs inhumains, insensés et coiffés de bonnets pleins de sang de paisibles citoyens impuissants et sans armes. Pour garder leurs fauteuils, ils n’hésitent pas à se livrer à des tueries en séries sur des populations sans moyens, sans voix et aux mains nues, qui ne réclament pourtant que la démocratie et le développement de leurs pays respectifs.
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rnLe slogan favori, voire le langage que tiennent couramment certains Présidents dictateurs africains, c’est : « Nous resterons à nos postes tant que nous pourrons. La démocratie, c’est quoi ? Tant pis pour les démocrates ! ».
rnPar Zhao Ahmed A. Bamba
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