Editorial : Réforme institutionnelles ou élections générales de 2012 : Où va le cœur d’ATT ?

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Entre son projet  de reformes institutionnelles et la tenue des élections générales de 2012, ATT aurait fait un choix : celui de soumettre d’abord aux élus nationaux son projet de reformes institutionnelles. Pourquoi des reformes institutionnelles à  quelques encablures de la fin du second mandat présidentiel ?

Des mobiles réels sous tendent la révision de la Constitution de 1992 qui sont entre autres : la création d’une Cour des comptes et la mise en place d’un Sénat.

Ainsi notre pays sera doté des deux institutions : le Sénat et l’Assemblée nationale qui formeront le Congrès, instance une fois créée sera habilitée à sanctionner une révision constitutionnelle sans passer par un quelconque référendum. Lorsqu’on analyse bien les différents propos tenus par le général Amadou Toumani Touré, on  se pose réellement beaucoup de questions sur les intentions réelles de cet officier, élu en 2002 sans demander à revenir sur la scène politique. Le prendre au mot  pour  son départ du pouvoir aujourd’hui, serait une aventure trop risquée car il tient à doter le Mali d’une nouvelle Constitution made in ATT.

Pire, lorsque le général dit : «Je ne soutiendrai aucun candidat. Je me contenterai de tout faire pour organiser des élections libres, transparentes et crédibles. Tous les candidats pressentis ont plus ou moins des rapports personnels avec moi. Le plus important pour moi, et là c’est le soldat qui parle, c’est qu’à la fin de ma mission, je souhaiterai au Mali d’avoir un très bon président, pondéré, ouvert, disponible, travailleur et surtout profondément enraciné dans nos valeurs de culture. Quelque soit celui qui sera élu, il n’ y a pas de problème pour moi. J’attendrai de connaître toutes les candidatures pour savoir pour qui je vais voter».

A la lecture de cette  assertion du président sortant, il laisse planer des doutes sur son départ. De plus, ATT surprend par cette phrase : «Je ne vois pas qu’est ce qui fait que je prépare les Maliens à quoi que ce soit. Dans tous les cas, ma voix n’est qu’une seule. C’est le Mali qui décide et je suivrai la voie qu’il dit de prendre».

Ce Mali, qui va décider, serait sans doute  les députés qui vont voter le projet de loi sur les reformes institutionnelles dont le contenu a été rendu public par le Premier ministre dans la Déclaration de politique générale le vendredi 24 juin à l’Assemblée nationale. Une fois les reformes adoptées par les honorables,  ATT  serait tranquille car il aurait gagné son coup sur les politiciens maliens inintelligents.

Qui dit reforme institutionnelle parle d’une nouvelle constitution. Et une nouvelle constitution est une nouvelle République  qui donne  de façon légale à ATT une prolongation de son mandat  ou lui confère un troisième mandat comme l’a toujours souhaité ses partisans et les actes qu’il pose.

Kafougouna, Boubacar Sow et Mamadou Synayoko savent que  Race ou Ravec rien est prêt pour des élections libres, transparentes et crédibles. Dès lors, on comprend  aisément le mutisme de l’inspecteur de police Modibo Sidibé à déclarer sa candidature. Parce que celui que les Mopticiens surnomment «Soudoubaba» n’a pas encore dit son dernier mot.
Fatou

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