Editorial : Quand ATT pousse Madani Tall à porter la contradiction à Zou.

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Je suis une des rares journalistes qui a suivi de près et de loin la campagne du général candidat en 2002. Pour avoir travaillé  dans un  organe de presse (Le Reflet) qui a soutenu la candidature du candidat ATT avant 2002 pour la simple raison : empêcher l’élection d’un candidat de l’ADEMA- PASJ. A cet effet, Le Reflet n’a ménagé aucun effort pour y parvenir.

J’ai encore en mémoire la déclaration d’ATT à Woroni (cercle de Kangaba) à nos confrères de la chaîne AITV. Je n’oublie pas les articles sulfureux de nos confrères Seydou Sissouma et Souleymane Koné depuis Dakar que nous recevions.

Ajoutée à cette liste la déclaration de Sikasso, je retiens d’ATT, une personnalité qui n’aime pas les avis contradictoires. Et pour cause : la formation du premier gouvernement ATT en 2002 qui a vu la nomination de Mohamed Ag Hamani. Cette nomination n’a pas été appréciée par notre équipe rédactionnelle. Autre fait, un ancien ministre de la Transition consulté par ATT lui aurait dissuadé de ne pas se présenter candidat à l’élection présidentielle en 2002. Depuis ce jour là c’est la rupture entre les deux hommes.

Le rédacteur en chef de Le Reflet écrivait dans son éditorial : «vive la restauration, ATT n’est pas capable de changement (…)». Et depuis ce jour, le général fraîchement élu en voulait à mort à notre organe. La suite ? Le red’ chef a été poussé à la sortie. Mais cela ne changera rien plus tard dans les prises de position du directeur de publication.

Ce dernier continua de tirer à boulets rouges sur le régime ATT. Ainsi, en réaction,  le président ferma le robinet à sous et Le Reflet mourut de sa belle mort.

Le général Amadou Toumani Touré ne ménage pas les gens qui le critiquent. C’est pourquoi il a opté pour le consensus. Avec le consensus, les grands partis qui constituaient une menace pour lui et son régime se sont mis au garde-à-vous.

Dans ce contexte, la réaction du président du parti Avenir pour le développement du Mali (ADM), non moins conseiller aux Affaires économiques à la présidence de la République, ne surprend pas. Dès lors, je fais sienne ces propos de nos confrères du journal «Le National» en 2002 : «ATT, candidat ! Ce sera celui de la guerre civile ». Des vérités d’hier qui éclatent au jour les méthodes ATT.

L’ancien Premier ministre et l’ancien président de la transition se connaissent bien. C’est grâce à  la détermination de Soumana Sako que les élections de 1992 ont été organisées sur tout le territoire national, malgré le faible taux de participation (26%).

Que le président du parti Avenir pour le développement du Mali (ADM) apporte la contradiction à la position de l’ancien Premier ministre de la transition, Soumana Sako, relève de la manipulation politicienne. L’ADM n’est pas le groupe des experts du Comité d’appui aux réformes institutionnelles (Cari) encore moins la Cellule de communication du président de la République.

Mon conseil : quand les éléphants se battent, les éléphanteaux se mettent à l’affût. Mais prendre position dans une guerre qui ne vous concerne pas c’est mal connaître votre cher tonton président. Une chose reste certain le duo ATT- Kafougouna pourrait conduire le Mali à la violence car une menace plane sur la tenue des élections générales de 2012 : la guerre en Libye aurait des répercussions dans le nord du pays. Or l’article 50 de la constitution stipule : «lorsque les Institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national, l’exécution de ses engagements internationaux sont menacés d’une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exceptionnels exigées par ces circonstances…. »

Au Mali, un autre constat est, chaque fois qu’un président procède par la force à imposer son diktat au peuple, c’est un pronunciamiento. Malheureusement, Maribatrou Diaby n’est plus de ce monde.
Amy SANOGO

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