Editorial : Oumar Ibrahim Touré chassé Le recours à la Haye

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Un communiqué laconique lu lors du journal télévisé de 20 heures du dimanche 5 décembre sur l’ORTM, nous informe qu’Oumar Ibrahim Touré, ministre de la santé du gouvernement malien, sur sa demande expresse, a rendu sa démission. Heureusement que le ridicule ne tue point au Mali. Disons tout simplement qu’il a été expulsé, chassé en catimini par le président de la République avec l’appui de la presse.

 

La magouille des plus fallacieuses et mafieuses orchestrée sur le fonds du palu par des agents du ministère de la santé, a fini par emporter le premier responsable du département : Oumar Ibrahim Touré. La nouvelle, relayée à travers tout le pays par médias interposés a fait les choux gras des radios privées, associatives et communautaires et des différents titres de journaux. Le fonds de centaine de millions de nos francs donné gratuitement par la communauté internationale au ministère de la santé, qui devrait servir à maîtriser la pandémie du paludisme, de la tuberculose et autres maladies invalidantes sur le territoire malien, s’est volatilisé sous la gestion de quelques cadres véreux du département de la santé, prédateurs et grands carnassiers par excellence des fonds occidentaux. Cela, dans une impunité complice et le mépris pour des populations maliennes éternellement paludéennes.

Depuis le début de cette affaire de détournement de fonds, l’opinion publique nationale a noté un silence radio du général président bien-aimé. Or, le principe de recevabilité s’imposait au général président bien-aimé du fait du mandat que le peuple lui a confié dans la gestion des affaires de la nation. Maintenant que Oumar Ibrahim Touré est expulsé de l’attelage gouvernemental, ATT doit l’intimer à ne pas quitter le territoire malien. Oumar Ibrahim Touré doit répondre de sa gestion faite de ce fonds. Si son implication et sa responsabilité sont établies, il doit payer.

 

La société civile malienne dispose là d’une opportunité de se racheter aux yeux des populations dont la reconnaissance de celle-ci, élément fondamental de sa légitimité manque à son actif. A son tour de ne pas rester dans cette attitude morfonde et poltronne. Elle doit se défaire de cette léthargie comateuse et agir, au nom de son implication et de son rôle dans la gestion des affaires du pays et du principe de la recevabilité. A la limite, comme c’est le cas actuellement de Jean Pierre Bemba, Sénateur génocidaire, la société civile malienne avec l’appui de Transparency International – Mali, doit se constituer partie civile, introduire un dossier et traduire Oumar Ibrahim Touré devant

la Cour Internationale de justice de La Haye pour la gestion pernicieuse du fonds du palu et crime contre le peuple malien. Par la même occasion, elle pourrait drainer tous les dossiers de ces rapaces et crocodiles de terre ferme qui ont posé des actes (les différents rapports du Végal faisant foi et si possible remonter aux années 92-2002) de pillage des deniers publics, abus de biens sociaux, complicité de ces infractions, recel, enrichissements illicites et blanchiment d’argent relevant des Traités et autres instruments juridiques internationaux ratifiés ou signés par le Mali. Si elle ne le fait pas, elle aura raté l’occasion de s’assurer l’adhésion de la population à son combat de veille citoyenne.

Aussi, le forum qui se déroulera très prochainement sur la corruption, si ce n’est encore une autre farce ou manœuvre de diversion, devrait mettre en place, cette entité transparente avec des citoyens dont l’intégrité et l’honnêteté ne font l’objet d’aucun doute. Ce comité, au nom du peuple malien, introduira et suivra tous les dossiers transmis à la Cour Internationale de justice de la Haye.

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