Éditorial : Nous sommes tous FAMA !

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Hier lundi, 20 janvier 2025, l’Armée nationale du Mali, la Grande et fière institution, a fêté les 64 ans de sa création. Celle-ci est intervenue seulement 120 jours après la proclamation le jeudi, 22 septembre 1960, de l’indépendance de notre pas, qui ne veut rien dire d’autre que notre accession pleine et entière à la souveraine nationale et internationale. La rapidité de sa création, lue à la lumière des évènements qui ont provoqué à Dakar l’éclatement de la Fédération du Mali dans la nuit du 19 au 20 août 1960, montre bien que pour les Soudanais revenus chez eux, une armée nationale était un impératif, parce que principal instrument de souveraineté nationale. Tous les coups étaient en effet envisageables contre la nouvelle République du Mali. Modibo Keïta, qui officiait en qualité de plus haute autorité du Mali indépendant depuis moins de 20 semaines, se fit le devoir d’annoncer lui-même aux diplomates accrédités auprès de son pays réunis à Koulouba la décision de son gouvernement de voir la France évacuer au plus vite ses bases militaires de Kati et ailleurs. En boutant dehors les troupes coloniales françaises le 20 janvier 1961, l’Armée malienne voyait ipso facto le jour et devait s’attacher au plus vite à la construction d’une puissante institution militaire. Ce ne fut pas si difficile, le sens élevé de la patrie étant le levain indispensable à l’accomplissement du destin national grandiose.

Soixante-quatre années, toutes glorieuses, sont maintenant bouclées ; c’est le moment de rendre hommage intégral aux Forces Armées Maliennes et de sécurité, qui n’ont jamais démérité. Dès 1963, elles ont été confrontées à des rébellions fomentées de l’extérieur, ce qui ne les pas empêchées de contribuer grandement et efficacement à la formation sur le continent de nombreux combattants, pour la libération de l’Afrique. Qui, au Mali d’aujourd’hui, à l’exception notoire d’une poignée d’apatrides qui n’ont jamais arrêté d’agiter la puissance de feu de la France que nous ne pourrons pas contenir, ne se sent pas en communion avec nos forces armées et de sécurité ? Nous sommes FAMA ! Telle est la clameur sincèrement citoyenne qui se prolonge en écho, que l’on entend loin, jusqu’au-delà des océans, chaque fois que l’armée malienne est évoquée. Nos officiers et nos soldats ont toujours donné le meilleur d’eux-mêmes partout où ils ont été envoyés en mission. Les exemples sont tellement légion que l’on ne peut les mentionner exhaustivement. Il ne faut pas oublier que les Maliens sont les descendants de fiers guerriers qui ne se sont jamais accommodés des affronts et des humiliations. Ce qui explique qu’ils ont tenu la dragée haute durant 38 ans aux troupes coloniales françaises qui ne mettaient que quelques semaines pour subjuguer les révoltés ailleurs en Afrique. Le Sahel demeure ainsi le cœur vibrant de la résistance africaine. C’est dire qu’à armes égales, aucune armée d’envahisseurs ne pourra nous vaincre, ce qu’exprima éloquemment M. Karamoko Jean-Marie Traoré, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, lors de la clôture des cérémonies de célébration du troisième anniversaire de la Journée Nationale de la Souveraineté Retrouvée le samedi, 18 janvier 2025, au C.I.C.B. Ceux d’en face, déterminés à nous coloniser à nouveau, savent très bien qu’ils nourrissent un vœu fou. Ce n’est pas Sébastien Le Prestre de Vauban, ingénieur et architecte militaire mort à Paris au début du 18ème siècle (1707), qui nous a appris comment construire le Tata à Sikasso, ingénieuse fortification militaire, et encore. Oui, à armes égales, c’est notre Armée nationale qui triomphera toujours. Et les armes qu’il faut, on les trouve désormais partout pour les remettre aux dextres mains de nos officiers et de nos soldats. La libération de Kidal le 14 novembre 2023 est une alerte aux stratèges d’ailleurs ; qu’ils la comprennent bien, ce serait tant mieux pour nous tous.

Mais quelles traîtrises nos FAMA n’ont pas subies de la part des gouvernants maudits durant plusieurs décennies ? Du Tchad, on a fait venir des troupes pour s’occuper du nord de notre pays alors que nos FAMA, professionnelles et aguerries, avaient toute l’aptitude pour régler la situation. Injure ne peut être plus grande crachée au visage des FAMA ! Au préalable, on avait pris soin de désarticuler nos dispositifs, découpé au chalumeau nos blindés, cloué au sol notre aviation et, pour de simples missions de ravitaillement ou d’évacuation, imposé des couloirs à nos pilotes qui ne pouvaient en sortir de 30 kilomètres, au risque de se faire descendre par la DCA ennemie, de la France. Et c’est un simple capitaine de l’armée qui est venu dicter à notre hiérarchie militaire les lignes de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire, qui a coûté pas moins de 1 235 milliards de francs CFA, notre argent, et qui a été destiné à acheter des armes avec la seule France, toutes autres options nous étant refusées. Pendant 30 ans, ce fut le calvaire vécu par nos FAMA : elles ont dû boire le calice jusqu’à la lie ! Mais nous ne sommes pas une création coloniale, nous sommes une grande nation dont les armées renaîtront toujours au bon moment. En libérant Kidal, les soldats maliens ont réalisé la prophétie du Doyen Seydou Badian KOUYATE qui s’était exprimé en 2018 en ces termes : « Ce n’est pas possible de nous vaincre éternellement. C’est une affaire d’un temps, nous avons tout le temps pour nous préparer, nous réarmer et pour combattre. Combattre, c’est notre habitude. Nous savons ce qu’est combattre. Nous ne sommes pas nés d’aujourd’hui, ni d’hier. Nous sommes profondément ancrés dans la terre de nos ancêtres ». Assertion que rappellera fièrement Mme Sogoba Jacqueline Dembélé dans sa leçon inaugurale lors de la sortie de la troisième promotion de notre Ecole de Guerre. Nous sommes tous FAMA !

 

Amadou N’Fa Diallo

 

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