Editorial: Nous ne voulons pas jeter nos armes et fuir

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Depuis un certain temps, le Mali est le théâtre de  scandales permanents : violations des institutions, des droits culturels, de la liberté religieuse, pillages et destruction des symboles de nos pouvoirs et de nos acquis.  Nos valeurs dont faisait partie le respect des aînés sont bafouées. Notre Chef de l’Etat a été bastonné dans son Palais présidentiel. Et malheureusement ; la Presse malienne ne fait pas exception à la règle.

Interpellé  le 16 mai et relâché, Saouti Haïdara, directeur de publication du quotidien privé « L’Indépendant» a été enlevé et brutalisé le vendredi dernier par une bande de terroristes. Le 2 juillet, Abdrahamane Keïta du journal « Aurore »  a subi le même sort. Birama Fall du journal « Le Prétoire » a lui aussi le interpellé le 12 mai. Après l’invasion d’une trentaine d’hommes en uniforme au siège de la chaîne Africable à Bamako, une de ses émissions a été censurée. Les terroristes du Nord  s’affichent et nous défient. Par contre, ceux du Sud se cachent derrière des masques  pour attaquer. Tous barbares, leurs actes  relèvent du terrorisme. Mais ceux du Nord ont au moins le courage de se montrer.

L’indépendance et la diversité des médias sont les valeurs essentielles au processus démocratique. Aujourd’hui, cette liberté de presse est en péril. Les journalistes sont permanemment sous écoute et leurs faits et gestes épiés et pistés. Mais Bon Dieu, de quoi ces personnes ont-elles peur pour en arriver à un si haut niveau de cruauté perpétuée sur des politiciens ou des  hommes de médias dans le but de les intimider?

Les manœuvres destinées à écarter des journalistes jugés « emmerdants » trahissent un peu plus la logique des dirigeants de ce pays au détriment de l’essentiel débat sur leur capacité à gérer la transition. La  stratégique diabolique de ces hommes ne fait que nuire une fois de plus  au nouveau pouvoir. Comment pourra-t-il alors se montrer convaincant lorsque de telles atrocités se passent sous leur mandat? Il est donc urgent que les plus hautes autorités agissent, voire réagissent, au lieu de continuer à condamner les faits. Assez, nous voulons des actions !

Le Mali est au bord de l’implosion et le rôle des professionnels des médias est d’informer aujourd’hui plus que jamais : il y va de la responsabilité de tout journaliste. Par contre, cette volonté d’informer commence à prendre une autre tournure qui cède devant un « cocktail » de craintes et de pressions vu qu’une atmosphère galopante d’intimidations règne au sein des médias.

Aucun journaliste  n’étant épargné, la liberté de la presse est un combat de tous les jours et il nous appartient donc à tous d’y contribuer. Notre pays va mal et c’est le moment de nous battre car nous ne voulons pas jeter nos armes et fuir.

Neïmatou Naillé Coulibaly

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4 COMMENTAIRES

  1. N’ayez pas peur car vous valez mieux que ces imbéciles qui sont cachés à Kati avec les armes de l’Etat. Notre espoir répose sur vous qui font le travail avec responsabilté et non avec incompétence comme le quotidien “Autre Presse”.

  2. chers journalists .
    N’abandonnez jamais vos armes et fuir,comme l’ont fait vos agresseurs . Hommes de presse vous etes la fierte des maliens .
    seuls des laches,des dechets militaires,des pilleurs de banques et tresor public ,des maudits qui vous agressent.
    prompt retablissement a nos vaillants hommes de presse.

  3. Journalistes vous ne jettez pas vos armes pour fuir comme certain ma mogo togo fo deh. Surtout n ayez pas peur car nul ne peut cacher le soleil avec ces mais la veruite eclatera un jour !

  4. On a tord d’appeler les rebelles “bandits armés”. Les rebelles ne fuient pas. Ils attaquent et font fuir. Les bandits armés sont a Bamako et Kati. Eux ils attaquent mais fuient des que le danger se rapprochent (sans combat, s’il vous plait). On appelle cela “replis tactique ou repli strategique”. Que Dieu sauve le Mali.

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