Éditorial : “Nous devons déconstruire le discours brumeux de la domination étrangère…”

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Mois de décembre 2022, moment révélateur. Moussa Mara au Bénin et Dr. Bokary Tréta en France : deux représentants du vieux sérail politique rabroués par nos compatriotes de la diaspora au cours de meetings voulus par les visiteurs. Images saisissantes de politiciens en perte de vitesse, incapables de comprendre que les populations ne peuvent plus les adouber en raison de leurs turpitudes d’hier, ou s’accrochant avec l’énergie du désespoir à une rédemption impossible pour eux. Et voilà l’Adema-Pasj tenir sa conférence nationale à la Maison des aînés dont la salle n’aurait pas suffi hier à contenir ses seuls organisateurs du jour. Triste réalité qui montre le poids réel sur l’échiquier politique de ce parti, cette Ruche, qui a eu le privilège de porter au pouvoir le premier président de la République démocratiquement élu, au suffrage universel, lequel a rempilé à la fin de son premier mandat de cinq ans, mais qui, à la fin du dernier, en 2002, a fait un croc-en-jambes terrible à la démocratie, en préparant la reprise du pouvoir par le général Amadou Toumani Touré mis à la retraite anticipée par ses soins (et non démissionnaire de l’armée comme le voulait la loi). L’Adema-Pasj, qui n’a pas eu de candidat à l’élection présidentielle de cette année-là, chose horrible pour un grand parti, depuis, n’est rien d’autre qu’un gadget entre les mains de ceux qui conquièrent la présidence de la République, une sorte de cinquième roue de la charette, pourvu que le partage du gâteau ne laisse personne en rade. Il est intéressant de noter qu’en 2002, Amadou Toumani Touré avouera à Jeune Afrique qu’en réalité, il ne s’est classé que deuxième à l’issue du scrutin présidentiel, bien loin derrière l’abstention qui lui avait raflé la première place. Un épisode plein d’enseignements.

Tels sont nos partis politiques, bruyants mais inefficaces, et qui ne vivent que parce qu’ils ont l’opportunité de faire main basse sur les deniers publics par mille astuces qui ne se limitent pas à leur financement public, qui balance dans leurs scarcelles plus de deux milliards de francs CFA par an.

Autre indice : Ibrahim Boubacar Keïta, qui a été conseiller diplomatique du président de la République, ambassadeur, ministre des Affaires étrangères, Premier ministre pendant plus de six ans, Président de l’Assemblée nationale durant cinq ans, devenu président de la République, n’a jamais daigné, en sept bonnes années, confier le poste de Premier ministre à un cadre de son parti, le RPM, suscitant pour cela dans la formation du tisserand plusieurs remous qu’il a su dompter, sans jamais céder aux coups de ses camarades. On peut multiplier les exemples de ces partis politiques qui n’en sont pas un en réalité et dont les Maliens se méfient désormais comme de la peste. Ils ne sont plus que des lilliputiens abonnés aux bravades chaque fois que le Médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan, doit arriver à Bamako, qui évite même désormais de les rencontrer, comme ce fut le cas le 29 novembre dernier. Malheureusement pour eux, Dr. Hamidou Boly, représentant de la CEDEAO, a été déclaré persona non grata et contraint de quitter le Mali. Idem pour le truculent ambassadeur français. Barkhane a fait place net et la fin de sa mission salvatrice a été proclamée par le Dieu des apatrides, Emmanuel Macron. Quant au G5-Sahel, il est mort de sa belle mort depuis que le Mali s’est retiré de son ombre. Mais tant de faits ne sont pas des leçons pour nos politiciens qui ne peuvent mobiliser personne, ils le savent. Les Maliens savent aussi que s’ils commettent l’erreur de leur confier le pays, ils se précipiteront immanquablement à le brader à la France et aux impérialistes de tout poil.  Pr. Ali Nouhoum Diallo, qui fut président de l’Assemblée nationale du Mali et président du Parlement de l’UEMOA, a récemment eu à faire ce diagnostic : “La classe politique militaire est loin d’être analphabète en politique. On se demande souvent si elle ne maîtrise pas mieux les mécanismes de la politique que les hommes politiques chevronnés”.

Voilà qui est bien dit et que nul n’a songé à contester. Comprend qui veut. Les soutiens de nos hommes politiques ne sont pas préoccupés de démocratie, loin s’en faut. Emmanuel Macron, comme tous ceux de sa cohorte, n’a de soucis que pour nos potentialités. La preuve ? En Biélorussie, l’opposition a été lourdement condamnée l’année dernière, exactement en décembre 2021. Le mari de Sveltana Tikha’ovskaïa, chef de file de l’opposition, est en prison pour 18 ans. Bon Emmanuel n’en a cure, il parcourt seulement l’Afrique, mais ne se préoccupe guère de l’enfer que subissent des démocrates en Europe. Dans un mot aimable que m’a adressé Pr. Boniface Diarra, j’ai gardé un passage, bréviaire que je partage avec tous : “Nous devons donc déconstruire le discours brumeux de la domination étrangère qui enveloppe l’espace idéologique africain,  pour libérer l’Afrique entière du colonialisme machiavélique et ÉLOIGNER POUR TOUJOURS D’AFRIQUE LE SPECTRE DU COLONIALISME RADICAL….Nous n’avons rien à perdre à RESTAURER NOTRE PATRIE… QUAND ON N’A RIEN À PERDRE, ON NE DEVRAIT PAS PERDRE…”

 

Amadou N’Fa Diallo

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3 COMMENTAIRES

  1. Il faut rappeler à Mr AMADOU N’FA DIALLO que l’actuel chef de gouvernement est le président d’un parti politique qui a accompagné ATT et IBK pendant leurs présidences,en était la figure importante.
    SI LES COLONELS PENSENT QUE LES PARTIS POLITIQUES ONT ÉCHOUÉ,ILS NE VONT PAS NOMMER UN CHEF DE PARTI POLITIQUE CHEF DE GOUVERNEMENT.
    ALPHA OUMAR KONARE ne l’a pas fait car quand IBK a été nommé il n’était pas encore chef de parti politique,ni ATT,ni IBK.
    Par contre le PUSCHISTE AMADOU AYA SANOGO l’a fait en nommant un chef de parti politique qui n’a pas reconnu son autorité l’obligeant à le chasser comme un mal propre.
    SI ON VEUT SERVIR LE PEUPLE,ON TRAVAILLE AVEC LES REPRÉSENTANTS DU PEUPLE.
    Les partis politiques désignent des éléments qui vont être élus par le peuple.
    Les écarter,c’est abandonner le peuple malien révélant ainsi son opposition à la démocratie.
    “Déconstruire le discours brumeux de la domination étrangère” ne peut venir que des représentants du peuple car c’est le PEUPLE QUI GUIDE L’ORIENTATION POLITIQUE.
    La haine conduit à des absurdités.
    En s’adressant au mouvement démocratique,on épingle les partis politiques sachant que les plus grands partis politiques sont de ce mouvement.
    Tellement haineux qu’on lance des contre-vérités.
    Ce n’est qu’en 2007 que l’ADEMA PASJ n’a pas présenté un candidat en soutenant le président sortant AMADOU TOUMANI TOURÉ.
    Ce qu’il devrait faire dès 2002 pour garder sa majorité absolue à l’assemblée nationale.
    Le choix de la primaire,non du soutien D’ATT naturellement dans le camp du mouvement démocratique,dont SOUMAILA CISSÉ est sorti vainqueur contre SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA,a poussé ATT vers le camp de la dictature militaire animé par IBK qui est allé rejoindre MOUSSA TRAORE à travers CHOGUEL MAIGA.
    Le candidat de l’ADEMA PASJ,SOUMAILA CISSÉ,naturellement au deuxième tour contre AMADOU TOUMANI TOURÉ n’a pas été soutenu par le haineux IBK,troisième des élections présidentielles.
    ATT a ainsi accepté un accord avec IBK pour remporter les élections.
    L’ADEMA PASJ est ainsi devenu un opposant à ATT alors qu’il est naturellement son soutien contre ceux qui n’ont jamais accepté son coup d’Etat.
    Des manœuvres pour l’empêcher d’avoir la majorité absolue ont été réalisées pendant les législatives qui ont suivi les présidentielles.
    Son président DIONKOUNDA TRAORE a été écarté des législatives pour permettre à ATT de respecter son engagement de faire d’Ibk le président de l’assemblée nationale.
    Ça a complètement dénaturé la démocratie malienne car la souveraineté du peuple n’a pas été respectée.
    IBK et ses alliés de la dictature militaire n’ont jamais eu la majorité dans les urnes.
    Il a fallu le coup d’Etat contre la démocratie malienne en 2012 pour qu’ils approchent les PUSCHISTES afin de les soutenir à gagner les élections.
    Encore la souveraineté du peuple n’a pas été respectée car la loi électorale a été violée par les militaires et les religieux qui ont fait campagne pour IBK.
    Malgré ces faits,SOUMAILA CISSÉ est allé au deuxième tour.
    Une mobilisation des PUSCHISTES et des religieux conduits par MAHMOUD DICKO a favorisé le plébiscite d’Ibk dans les urnes.
    IBK A ÉTÉ PLÉBISCITÉ SUITE À DES MANIPULATIONS.
    Les conséquences sont connues.
    Le Mali s’est encore enfoncé.
    Parmi ceux qui l’ont aidé à manipuler le peuple malien l’actuel chef de gouvernement CHOGUEL MAIGA.
    L’ADEMA PASJ,conscient qu’il a la réalité du pouvoir par sa base électorale non contestée par ses opposants réels,a accepté la collaboration avec son ancien président qui voulait aussi son soutien.
    Il va maintenant revenir reprendre son pouvoir qu’il n’a jamais perdu,si des élections sincères et transparentes sont organisées.
    Autrement,le Mali va encore s’enfoncer entamé depuis que l’ADEMA PASJ a été empêché d’avoir la majorité absolue en 2002.

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