Plus que jamais, il apparaît primordial de rapprocher notre justice du justiciable. Notre Journal l’a compris. C’est pourquoi il s’est engager dans ce combat, en s’efforçant de secouer certaines formes de torpeur qui engourdissaient les lecteurs.
L’organisation de la justice au Mali de nos jours est guidée par deux exigences difficiles, souvent à concilier. D’une part, défendre la société contre le désordre et l’insécurité dans le but de faire régner la paix sans laquelle aucune Nation ne peut prospérer. D’autre part, protéger la personne, même fautive, contre toute atteinte à son intégrité, toute décision arbitraire et toute répression dégradante.
Tout citoyen est un justiciable en puissance qui peut être amené, un jour ou l’autre, à demander la protection de la justice ou, au contraire, à lui rendre des comptes.
Le judiciaire est, si l’on peut le dire ainsi, la troisième roue du tricycle institutionnel dont les deux autres sont l’exécutif et le législatif. Le judiciaire est le plus redoutable des pouvoirs. Les pouvoirs exorbitants de Thémis ne peuvent donc être confiés qu’à une élite de juristes qui apportent science et conscience dans l’exercice de leurs hautes fonctions.
L’idée de justice est au plus profond de la conscience humaine, malgré les soubresauts de l’opinion. Me Bemba Diallo disait en ce sens que «la justice est une maîtresse jalouse et exigeante que les initiés doivent courtiser avec passion et loyauté pour qu’elle daigne, enfin, lever un coin de voile sur les arcanes de sa vérité, toute relative qu’elle soit».
Birama Fall