Editorial : Nicolas Sarkozy et la roulure dans la farine des leaders et leurs peuples africains

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Est-ce un aveu d’ignorance ou de faiblesse ? En tout état de cause, c’est une honte de constater de nos jours que les ressortissants étrangers sont des boucs émissaires en France. Et le stratagème de Sarkozy, lui aussi fils d’immigré comme plusieurs autres sur le sol français, consiste à tenter de faire oublier ses propres carences à asseoir une vraie politique et un vrai pouvoir à la « De Gaulle ».

 

A lui tout seul, sans le concours des hommes de couleur en général, et des Africains en particulier, la France d’hier, celle d’aujourd’hui et même de demain ne pourra réussir à vaincre ses adversaires. De nos jours, la France a toujours vaincu grâce aux Africains, des tirailleurs sénégalais aux footballeurs, en passant par les athlètes.

 

Le Général Charles De Gaulle avait noué de bonnes relations avec la plupart des  premiers chefs d’Etat  africains des années d’indépendance (1958 et 1960), notamment avec Félix Houphouët Boigny de la Côte d’Ivoire, Modibo Kéita du Mali, Léopold Sédar Senghor du Sénégal, Léon M’Ba du Gabon, Silvanus Olympio du Togo, Hamani Diori du Niger, l’Abbé Fulbert Youlou du Congo, Ahmed Sékou Touré de la Guinée Conakry qui, en dépit de son refus de collaborer avec le colonisateur, était amadoué par Charles De Gaulle, et cela, dans l’optique de garder en souvenir les bons et loyaux services rendus à la France par les tirailleurs sénégalais. Mais pour sa part, la France de Nicolas Sarkozy a tendance à ne pas garder en mémoire les succès enregistrés par les « tirailleurs africains », s’agissant de ces footballeurs et athlètes de ces temps modernes et de non guerre pour la France.

En parlant de nos jours de renvoyer, dans leurs pays d’origine, les étrangers à dominance africaine en situation irrégulière, Nicolas Sarkozy veut trouver un moyen pour éviter le naufrage politique et pour faire taire les critiques quotidiennes qui pleuvent sur son pouvoir et sur sa façon de gérer les affaires, tant sur le fond que sur la forme.

Sans les deux buts de Zinedine Zidane (pourtant d’origine algérienne), qui pouvait imaginer une victoire française (même sur son sol) sur le Brésil en finale du Mondial de 1998 ? Que dire alors des médailles en athlétisme remportées, pour la France et son honneur, par des athlètes africains, notamment Ladji Doucouré (Mali), Leslie John’s (Sierra -Léone) et récemment, la Mauritanienne Aminata Soumaré ?

En décidant de rapatrier les étrangers d’origine africaine, Nicolas Sarkozy ne donne-t-il pas raison à un certain Jean – Marie Le Pen du Front National (FN) ? Là, la réponse est bel et bien affirmative.

 

La France a-t-elle besoin de cela pour asseoir son économie qui se trouve ces dernières années aux abois ? Même en expulsant les étrangers, il n’est pas sûr et certain que la France puisse asseoir son économie aujourd’hui en désarroi. C’est là que la chasse à l’électeur « de plus » trouve son comble. La France ne peut être celle des grands jours sans l’apport des étrangers, plus précisément les Africains.

 

La grande bêtise repose, d’une part, sur le fait d’opposer les vrais Français aux vrais Français, et  d’autre part, les Français aux sous -Français, tout cela pour glaner des voix ici et là, sans pour autant régler les questions brûlantes qui règnent en ce moment et qui portent sur la gestion de la délinquance ou de la violence.

 

Au lieu de  stigmatiser presque permanemment les Français d’origine étrangère, les « étrangers » tout court, visiblement traités comme des sous -français et quotidiennement voués à vivre avec la menace d’une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur crâne, et qui devient de plus en plus insupportable, le chef de l’Etat français ferait mieux de reconsidérer le continent africain, ses peuples et ses valeurs.   

 

Dans la foulée, il appartient aux leaders actuels à la tête des pays issus des anciennes colonies françaises d’Afrique de se donner une valeur, à eux et à leurs peuples. Pourquoi les autres leaders africains ne font-ils pas comme le Président Abdoulaye Wade du Sénégal, c’est-à-dire rapatrié, en retour, des Français vivant au Sénégal dans l’avion à bord duquel étaient expulsés des Sénégalais vivant en France et dont les situations étaient jugées irrégulières par le pouvoir français ?

Monsieur Nicolas Sarkozy (pardonnez-moi, monsieur le chef de l’Etat français), ne croyez pas que c’est que ce soit une faiblesse de votre part de reconnaître l’Afrique, les Africains, leurs peuples et leurs valeurs. Sachez que depuis l’Antiquité, le Bon Dieu a fait de telle sorte que les poumons des Africains et les cœurs des Français puissent vivre dans le même corps pour vaincre leurs adversaires. S’il vous plaît, ne gâchez pas la donne, Monsieur le Français d’origine polono – hongroise !

Par Zhao Ahmed Amadou Bamba

 

 

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