Editorial : Ne perdons de vu l’essentiel

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Une actualité  défraie  la chronique  et enflamme les réseaux sociaux depuis quelques  semaines au Mali. Il s’agit sans surprise de  la montre du président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Oui, cette fameuse montre qui a été photographiée par  un photographe sans frontière et authentifiée par un horloger afin de déterminer le coup de la fortune de la montre que porte le chef de l’exécutif  malien. Selon les rumeurs,  la facture aurait couté 55 millions de nos francs. Une fortune pour un pays pauvre comme le Mali disent ses détracteurs. A première vue, l’information semble valoir la peine mais au fonds, ce n’est que de futilité.  Puisque nous ne savons pas comment le président a acquis cette montre encore moins le nom qui figure sur la facture d’achat. Que représente une telle  montre comparativement aux avantages qu’un chef d’Etat peut bien  avoir dans l’exercice de sa lourde et difficile mission ? Qu’en est-il de ce fameux budget alloué au  chef de l’Etat appelé «  caisse noire » ?  Je crois pour ma part qu’il y’a beaucoup à dénoncer que de s’attarder sur  de telles informations   de faible importance. Sinon,  ceux qui fréquentent le milieu des affaires savent bien que ces genres de joyaux sont pour la plupart des cadeaux offerts par des opérateurs économiques ou de simples amis des présidents.

D’autres n’ont trouvé mieux à faire  que de s’attaquer à la voiture de Ras Bath, qui lui aurait été offerte par CISSE Technologie. Là aussi excusez-moi,  mais je peine toujours à voir un problème à ce niveau. Que Cissé technologie ait  mis ou offert une voiture à Rasta pour sa tournée n’est nullement un crime. Qu’il accepte ou pas cela est une question de décision individuelle que Rasta seul est capable de justifier.

Au même moment, juste à quelques kilomètres de Nianfunké, les terroristes ont ôté la vie aux enfants du pays et brûlé la flotte de véhicules d’une société de BTP  opérant dans la zone.

La montre prestigieuse du président nous a fait oublier l’âme si chère des soldats tués.

La fameuse Lexus de Ras Bath, nous aura fait oublier la perte économique et financière d’une entreprise qui pourtant contribue et contribuera à la relance économique et à la lutte contre le chômage. S’il n’ya que ça à dénoncer, alors excuser moi mais  tout va bien ici au Mali. Donc,  retrouvons nous autour de l’essentiel. Comme aime le dire celui-là même qui m’a inspiré, Dieu veille…

Amadingué Sagara

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3 COMMENTAIRES

  1. L’ essentiel est la moralisation de la vie publique malienne.
    SAVEZ-VOUS QU’ EN SUÈDE UN MINISTRE DE LA RÉPUBLIQUE A DÉMISSIONNÉ POUR AVOIR UTILISÉ UN JET PRIVÉ POUR SA MISSION.
    Le premier ministre français a été poussé à rembourser les frais causés par le trésor public pour la participation de ses enfants dans un match de football.
    Tout est lié à l’assainissement des agissements malsains des hommes politiques qui bloquent tout le reste.
    Que le président donne l’exemple par l’utilisation rationnelle des deniers publics permet de régler ce que vous considérez comme essentiel.
    L’ essentiel est dans les petites considérations dans un pays très pauvre,sous perfusion des institutions financières .
    Par exemple quand l’actuel ministre des finances insiste pour que les protestaires qui réclament des sous à l’ ÉTAT montrent des justificatifs,il y a là l’ essentiel car ces relativement petites sommes que vous ne considérez pas comme essentiel peuvent construire plusieurs écoles,entretenir des routes qui font défaut actuellement…..
    Ibk n’a pas le droit de porter une montre de telle valeur même si c’est un cadeau,ni utilisé la caisse noire pour s’en procurer car elle a une importante pour la sécurité nationale.
    D’ailleurs un cadeau est il la propriété d’Ibk?
    C’est au président de la république qu’ on a fait cadeau pas à Ibk.
    Dans les pays où les institutions fonctionnent normalement les cadeaux sont dirigés automatiquement au service du patrimoine national,aux élus de l’ assemblée nationale de décider de son utilisation.
    Dans un pays très pauvre où tout est prioritaire l’essentiel est dans les détails.

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