
Le président François Hollande est bien sur les traces de son illustre devancier François Mitterrand. La gauche française semble plus à l’écoute des Peuples africains que la Droite altière, libérale et néocolonialiste qui ne regarde l’Afrique que sous le prisme de la
FrançAfrique avec le dictionnaire que
Faucard lui a laissé. Par contre, même si elle n’est pas exempte de toute critique, c’est avec la gauche socialiste que l’histoire des relations franco-africaines s’accélère le plus. Hier c’était avec François Mitterrand à la Conférence de la Baule quand il contraint nos dictatures militaires à aller vers plus d’ouverture démocratique. La suite on la connaît. Même si nos démocraties ne sont pas encore à leur apogée elles valent mieux que les régimes militaires de partis uniques que nous avons connus. La liberté n’a pas de prix. Aujourd’hui pour nous maliens, cette visite d’Etat de deux jours d’un président malien en France n’est pas à prendre seulement au pied de la symbolique qu’elle représente, mais doit être plutôt considérée comme le signe annonciateur de l’avènement d’une nouvelle ère dans les relations franco-maliennes qui n’ont toujours pas été pacifiées comme en Côte d’Ivoire ou au Sénégal. Mais aujourd’hui nous avons suffisamment d’éléments pour accepter de tourner la page. De l’intervention SERVAL à la signature de l’Accord de paix de Bamako issu du processus d’Alger la France aura été aux côtés du Mali, même si au demeurant sa gestion du cas de Kidal reste grossièrement très critiquable.
Si le président Hollande veut garder ce cap il devra continuer à traiter l’Afrique avec élégance comme « un président normal » que ne furent pas capables d’autres présidents français avant lui. La défense des intérêts de la France ne doit pas être incompatible avec ceux des peuples africains. Vivement donc des relations décomplexées et pacifiées avec la France où nous refuserons de jouer le rôle de l’éternel fils de colonisés et laisser la part belle aux dirigeants occidentaux de se faire respecter pour ce qu’ils n’ont pas été, les colons de l’Afrique d’hier. Le plus souvent nous rejetons sur l’autre la responsabilité de notre sous-développement, mais en réalité à l’analyse discussive on se rend compte que le mal vient plus de l’intérieur qu’il nous est imposé. Si la France n’a pas d’amis mais que des intérêts, alors qu’est ce qui empêche aussi le Mali de ne chercher que ses intérêts dans ses relations avec les autres Etats. Le Nègre n’est plus que l’émotion il est aussi la raison et Hellène n’est plus que la raison Il est aussi l’émotion.
La nouvelle génération d’africains que nous sommes qui a étudié le savoir dans les mêmes universités occidentales et des fois mélangé son sang à l’aryenne ne couve plus les mêmes complexes devant l’homme blanc. Aujourd’hui, l’Afrique est le creuset de toutes les intelligences, de tous les systèmes éducatifs universels. C’est ici en Afrique que nous avons les diplômes de tous les pays au monde. Cela est plutôt un atout qu’il n’est un handicap. Et le jour où nous arriverons à tropicaliser à nos ressources cette science que nous avons apprise ailleurs, ce jour-là l’Afrique se relèvera et les visites d’Etat seront à nos Chefs d’Etat ce qu’elles sont aujourd’hui pour les autres présidents des plus grandes puissances au monde, le RESPECT.
O’BAMBA