Editorial : Malgré la montée en puissance de l’armée, le défi sécuritaire demeure

3

Depuis 2012, le peuple malien traverse une situation sécuritaire sans précédent. Le pays fait face à une guerre qui lui a été imposée par des personnes sans foi, ni loi. Depuis, « ces combattants d’Allah » ne cessent de terroriser les paisibles populations dans l’optique d’imposer leur vision de la religion. Ainsi, villages, camps militaires, postes de contrôles sont constamment attaqués faisant des victimes aux conséquences dévastatrices.  Que de familles endeuillées, que de biens matériels et bétails partis en fumée depuis lors. Si cette crise sécuritaire a pris sa source dans le Nord, elle s’est vite dégradée et s’est élargie dans le centre ainsi que dans les autres localités du pays.   C’est d’ailleurs l’une des causes de la chute du régime IBK en 2020. Deux ans après sa chute où en est-on avec cette crise ?

Le principal défi à relever pour les militaires au pouvoir était d’ordre sécuritaire. Et consciente de cela, la transition conduite par le colonel Assimi Goïta s’est engagée à doter l’armée malienne d’équipements militaires pour la défense des populations et de leurs biens.  Ainsi, elle a procédé à l’achat d’importants équipements militaires dont certaines images ont été publiées avec des commentaires d’espoir sur les réseaux sociaux et dans les médias. Les Maliens ont accueilli le geste avec joie.

Les opérations avec succès commençaient à se sentir peu à peu. Déjà, on se disait que la peur a changé de camp. Les actions de l’armée malienne étaient désormais déterminantes. Les terroristes se sont mis à l’abri de la puissance de feu des FAMA pendant un temps. Alors, sur les lèvres de certains Maliens, on percevait l’expression « l’armée monte en puissance ». Celui qui osait prononcer le contraire, recevait immédiation des attaques verbales et était traité d’apatride.

Bien que l’attaque des camps militaires soit devenue rare mais les paisibles populations du nord comme du centre continuaient à recevoir les coups meurtriers des terroristes.  Ces derniers temps, la situation s’est encore dégradée. Les populations du centre surtout celles de la région de Bandiagara traversent actuellement une crise sécuritaire sans précédent. L’attaque du village de Bodio avec un bilan de 17 morts et des blessés en est une illustration. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder la vase. C’est pourquoi les populations de Bandiagara ont tenu une marche le 9 Août 2023 qui s’est, à la fin, mal tournée.

Par ailleurs, la milice auto-défense Dana Ambassagou fait de son mieux pour protéger ces populations et leurs biens mais ses efforts restent insuffisants. Les villages continuent d’être ravagés, les jeunes, enfants, femmes, vieux sont assassinés lâchement. Et cette situation devient inacceptable pour les plus vulnérables. Les populations du centre et même celles de Bamako commencent à lever la voix, lancer des cris de cœurs aux autorités de la transition qui sont censées assurer la sécurité   du pays. Elles ne trouvent aucune justification pour les autorités à ne pas pouvoir empêcher ces attaques meurtrières.

S’il est vrai que le slogan « l’armée monte en puissance » tient toujours, il faut que les autorités réagissent promptement et apportent de l’amélioration.  Car le défi sécuritaire demeure. Les populations ne savent plus à qui se confier ; les menaces terroristes pèsent sur leur tête. Et il faut les comprendre ! La déception et le désespoir se sont installés dans les cœurs de ces personnes sans défense. La fuite reste le seul choix pour sauver leurs vies.

Adama B. SAGARA

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Les colonels se pavanent , Wagner traine la nuit à la vodka dans les bars louches de bko; le pauvre peuple malien souffre terriblement
    Tout va bien, conforme aux prévisions……

    • Le malheureux kan est la encore pour régurgiter ta haine encore, ce Sagara peut demander la tenue militaire pour se battre pour le Mali au lieu d’écrire des inepties sur maliweb.

Comments are closed.