Editorial / Mais où est donc la grande Guinée ?

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C’est Tibou Kamara nommé ministre d’Etat pour gérer le psychodrame national qui est en charge des affaires politiques ; lui, la politique le fatigue ; d’ailleurs, on lui a forcé la main à Ouaga pour prendre la tête de ce qui est devenu un piège pour lui. Dadis est un faux frère : Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo ont intérêt à s’entendre, sinon il va nommer un civil pour diriger la Guinée. Sekouba Konaté, il faut l’espérer, n’a poussé là qu’un coup de gueule.

 Mais c’est clair, il est excédé, le coup est parti et malheureusement pas pour renflouer le navire en perdition de la transition la plus sabordée du continent : Dadis qui prend le pouvoir et promet des élections démocratiques avant de se raviser et de faire ouvrir un feu nourri sur un meeting de son opposition ; Toumba, un garde du corps qui, à son tour, ouvre le feu sur le chef de l’Etat ; Sekouba Konaté qui arrive mas déjà ennuyé des détails inhérents à la transition dont il est, in fine, le premier responsable ; le Premier ministre Jean Marie Doré et la présidente du Conseil National de Transition Rabiatou Serah Diallo qui se vouent une cordiale inimitié; vingt quatre candidats qui crient tous à la victoire puis à la fraude ; puis deux finalistes qui n’arrivent pas à en découdre.

 C’est beaucoup surtout si on y ajoute le défi de performance attendu de la Ceni locale devenue l’enjeu principale d’une joute qui ne peut plus mettre la Guinée sur l’orbite de la démocratie, mais seulement donner, ce n’est pas rien, le président le moins mal élu en cinquante deux ans. Le Général Konaté a donné son idée de la démocrate, à travers ses propos. C’est-à-dire qu’il faut un « civil » élu ou nommé et c’est tout. Et puis, en transférant maintenant son rôle d’arbitre à Tibou Kamara qui n’est pas comme le gouvernement ou le CNT, une institution de la transition, il veut certes signifier qu’il ne sera plus ni bouc émissaire ni bouclier. Mais il ne décante pas le jeu, il le complique. En un soir qui n’était pas nécessaire, la Guinée est passée du psychodrame au drame tout court.

Adam Thiam

 

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