Editorial : les limites d’un accord

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Les travaux de la 10e session ordinaire du Comité de suivi de l’accord, l’organe chargé de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, ont commencé hier dans un climat délétère.  En effet, la semaine dernière, un nouveau cap a été franchi dans l’insécurité au Mali. Cinquante, c’est le nombre de morts recensé par Studio Tamani en une seule semaine dans des violences sur toute l’étendue du territoire national. Des sources avancent plus de 80 morts rien que dans les conflits entre le Gatia et le HCUA, pour le contrôle de la ville de Kidal.

Les combats entre les deux groupes armés signataires de l’accord pour la paix au Mali ont commencé le jour même où la nation malienne rendait un dernier hommage, le jeudi 21 juillet passé,  à 17 de ses fils tombés sous les balles assassines des terroristes à Nampala deux jours plutôt. La route vers la paix continue ainsi d’être recouverte de sang une année après la signature d’un accord censé ramener la paix, chasser les démons du passé et réconcilier les Maliens.

L’installation des autorités intérimaires, le premier acte politique dans l’application de l’accord, bute sur le véritable problème du document issu des pourparlers d’Alger : sa non-inclusivité. La marche réprimée dans le sang des jeunes de Gao contre la mesure en est la parfaite illustration. Comment remédier à ce problème majeur qui est en train de repousser l’échéance du retour de la paix au Mali ?

L’opposition politique malienne croit avoir une réponse : organiser des concertations nationales pour une « malianisation » du processus de paix et de réconciliation. C’est « un moyen qui a permis à plusieurs Etats africains de sortir des crises des années 1990 », selon le Pr Joseph Brunet-Jailly, auteur de plusieurs écrits sur le Mali.

Madiassa Kaba Diakité

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