Editorial :Liberté de la presse ou liberté de mettre le feu ?

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Inutile de rappeler que la liberté de la presse est l’un des baromètres les plus importants de la démocratie. Ceux qui se sont donnés la charge de mesurer le degré de liberté dans les pays membres des Nations unies classent notre pays en bonne place en Afrique. Tout le monde en convient qu’en dehors du nombre important de radios et de journaux crées librement, la liberté d’écrire et de dire ce qu’on veut est une réalité au Mali.

Mais cette liberté, apparemment sans borne que nous célébrons chaque 03 mai, risque d’être victime de ceux qui en jouissent en premier. C’est-à-dire les acteurs même des médias. Ceux-là même qui se croient tout permis, allant jusqu’à mettre l’unité nationale en péril par des papiers incendiaires truffés de délits de presse. Des colporteurs d’idées perverses incitant à la haine ethnique dans un pays qui ne connait guère ces genres de problèmes. Car depuis la valse de limogeage et de nominations dans les sphères de l’Etat, certains journalistes s’offrent la liberté d’étiqueter certains cadres promus, par leur appartenance ethnique et patati patatras…

Inutile de se mettre à citer, mais comme l’a rappelé un célèbre confrère, le Mali est une vielle nation…même si l’Etat est en construction. L’Etat a 50 ans, le Mali a toujours existé. C’est un pays millénaire à travers ses grands empires, ses royaumes. C’est cela la différence entre nous et beaucoup de pays africains.

La crise qui frappe aujourd’hui la Côte d’Ivoire a longtemps couvé, avant de se déclencher en 2002.

Nous n’avons pas besoin de " radios ni de journaux mille collines au Mali ". Si nous avons le droit de garder un œil et de dire notre mot sur la gestion des affaires publiques, cela ne nous donne pas la liberté de mettre le feu dans notre maison commune.

Personnellement, depuis que nous avons commencé à vous servir dans ce noble métier, c’est la première fois que nous voyons des articles de presse incitant presque…à la haine ethnique. Dommage !

Nous n’avons pas la prétention d’être les gardiens de la morale, mais nous estimons seulement qu’aucune liberté ne donne le droit à qui que ce soit d’opposer les Maliens ou de menacer la paix sociale.
Alhassane H.Maïga

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