S’il existe, dans l’histoire de nos pays, des dates qui méritent, réflexion et attention particulière, ce sont bien celles du 22 septembre des années 1878, 1960 et 2010.
De la résistance contre le colon le 22 septembre 1978 à Logo Soubouciré dans la région de Kayes au 22 septembre 2010, en passant par le 22 septembre 1960, le peuple malien aura vécu et revécu des évènements historiques.
En effet, si le colon, de par ses moyens modernes a pu avoir raison du résistant lors de la bataille de Logo Sabouciré, l’histoire retiendra tout de même, que les pères de notre souveraineté nationale et internationale, sous la conduite de Feu le Président Modibo Daba Kéita, n’avaient pas choisi la date du 22 septembre 1960 au hasard, pour proclamer solennellement et officiellement l’indépendance du pays.
En décidant de prendre son indépendance en ce jour historique du 22 septembre, les leaders du Soudan Français devenu le Mali ou pays de l’abondance, savaient lire dans l’avenir.
Quand bien même il n’y a pas lieu d’en vouloir aux Présidents Moussa Traoré, Soldat et Alpha Oumar Konaré Historien, la reconnaissance de la résistance des sofas de Logo Sabouciré devait faire objet d’une politique nationale.
En tout état de cause, le Président Feu Modibo Daba Kéita et ses compagnons ont eu le courage de dire non au colonisateur. Aujourd’hui, un autre digne fils du pays vient de là magnifier leur geste ô combien salutaire. Cet homme s’appelle Amadou Toumani Touré, un soldat certes, mais doué de bons sens et de patriotisme.
Reconstituer un symbole de la résistance à savoir l’histoire de Logo Sabouciré et mené auparavant avec brio les opérations du 26 mars 1991, dénotent tout simplement d’une grande vision patriotique.
Avouons-le : nombreux sont les compatriotes qui ignoraient tout de l’histoire du 22 septembre retenue par Feu le Président MDK et ses compagnons pour proclamer notre indépendance.
Si le colonisateur se targue dans ses livres d’histoires d’avoir vaincu la résistance de Logo-Saboucié, celle des Royaumes bambara de Ségou, du Kénédougou (Sikasso), des résistants peuhl, Bwa…, bref du Soudanais d’hier ou du Malien d’aujourd’hui, nos historiens, pour leur part, se doivent de rappeler que le plus puissant acte de résistance aura été de faire prendre conscience aux générations actuelles, des faits d’hier et d’aujourd’hui. L’honnêteté intellectuelle et morale leur impose en effet de citer le Général Président Amadou Toumani Touré. Son nom doit figurer parmi ceux de Firhoun, El Hadji Oumar, Boubou Sissoko, Babemba Traoré, Modibo Daba Kéita, Jean Marie Koné, Mamadou M’Bobdje, Fily Dabo Sissoko, Madeira Kéita, Mamadou El Béchir Gologo, Seydou Badian Kouyaté, Bakary Kamian, entre autres… Et pour cause, avant l’initiative d’ATT, aucun livre d’histoire, aucun programme scolaire ne faisait ressortir ces événements.
Il ne s’agit pas de vivre à une autre époque afin de mener à bien sa résistance. L’important est de résister. En réveillant la conscience collective, ATT a gagné l’une de ses plus grandes batailles.
Zhao Ahmed BAMBA
