Ce mardi 24 mai 2022, notre pays a célébré l’an UN de la deuxième prise de pouvoir par Assimi Goïta et ses compagnons du Comité National de Salut du Peuple (CNSP). D’après les explications de l’actuel président de la Transition malienne, ce deuxième coup de force, en l’espace de neuf mois, a été nécessaire pour d’abord, éviter un conflit imminent à l’époque entre frères d’armes, ensuite pour permettre de rectifier le processus transitionnel qui dérivait. Vrai ou faux : de toute façon, Col Assimi Goïta est désormais aux commandes du bateau Mali qui tangue (par l’effet conjugué de facteurs endogènes et exogènes) mais qui, à cause de la résilience du peuple, ne va pas, nous l’espérons vivement, chavirer.
En un an donc d’exercice de pouvoir, le bilan du Chef de l’Etat, Col Assimi Goïta et son Gouvernement de Transition est différemment jugé par leurs compatriotes. Les Uns apprécient et soutiennent leurs efforts de Refondation enclenchés, notamment sur les plans notamment : judiciaire (par la mise en examen de nombreux délinquants financiers en col blanc), agricole, financier (en dépit des lourdes sanctions infligées contre notre pays par la CEDEAO et l’UEMOA). Alors que les autres estiment que leur bilan est globalement négatif. Ces détracteurs de la Transition se recrutent en l’occurrence dans le camp des politiciens classiques maliens. Des gens qui ont eu à exercer, ces trente dernières années écoulées, le pouvoir dans le pays de Modibo Keïta.
Toutefois, une chose est unanimement partagée par l’ensemble des maliens : la montée en puissance de notre armée nationale contre le terrorisme international. Ce, d’autant que depuis la dénonciation par le Gouvernement de Transition des accords léonins de défense de 2014 signés avec la France (découlant sur le retrait progressif des forces Barkhanes du pays). Et, la renaissance de la coopération militaire avec la Fédération de Russie (avec la fourniture d’armements de dernière génération et d’équipements militaires), les Famas, sous le leadership des Autorités de la Transition, sont visiblement en train de défendre, avec courage et efficacité, l’intégrité du territoire national afin que le Mali puisse y asseoir à nouveau sa souveraineté nationale. Ce sont des faits qui sont indéniables. Même les « ennemis » supposés du Mali ne peuvent pas nier cette réalité !
C’est bien une certitude, par l’obtention d’aéronefs, d’hélicoptères et de radars de dernière génération russes, les Famas montent en puissance et arrivent désormais à contrôler la terre et le ciel du Mali. Cette maîtrise qui les permet d’écraser les Groupes Armés Terroristes (GAT) tout en libérant graduellement une grande partie du territoire national. Dans cette dynamique, des sanctuaires terroristes dans le Centre du pays sont attaqués et détruits par les Famas qui neutralisent des bandits armés. Mais ces résultats probants ne plaisent certainement pas aux anciens partenaires du Mali qui, ce sont les propos du PM Choguel, sont ceux qui « entretiennent le terrorisme dans notre pays ».
Mais tout n’est pas rose pour les Autorités de la Transition ! Les sanctions « illégitimes et inhumaines » imposées à notre pays par la CEDEAO et l’UEMOA, notamment son volet financier, sont en train d’influer négativement sur le coût de la vie. Ainsi, les Fonds du Mali sont bloqués par la BECEAO et notre pays n’arrive pas à honorer le paiement de ses dettes vis-à-vis de ses partenaires extérieurs, aussi les opérateurs économiques ont énormément de problèmes pour commercer avec le reste du monde. Alors qu’au même moment, les Institutions de Breton Wood ferment leur robinet financier au Mali. Il y a de quoi s’inquiéter et trouver, très vite une alternative pour que l’économie malienne ne plombe pas. S’y invite aussi à nos difficultés financières, la crise pétrolière et alimentaire, induite par la guerre de Russie en Ukraine. Cette crise, ressentie à l’échelle mondiale, risque, sans nul doute, de fragiliser les efforts de résilience du peuple malien. Mais les maliens ne doivent-ils pas payer le prix fort pour rasseoir la souveraineté de leur pays sur l’étendue du territoire national ?
En tout état de cause, le Mali est désormais, bon gré, mal gré, en marche. Car, la majorité du peuple et leurs autorités ont décidé, plus que jamais, de reprendre en main les destinées du pays : en étant libre de toute influence ou condescendance quelconque. Cela lui vaut ainsi le droit de choisir en toute dignité ses partenaires dans la diversité. Ce qu’apprécie volontiers une majorité de nos compatriotes. Et une récente enquête d’opinion réalisée par la Fondation allemande Friedrich Ebert confirme que la population malienne soutient majoritairement (soit 9/10) les Autorités de la Transition. Cela, en dépit de la réalité des difficultés économiques et financières qu’elle endure !
Gaoussou Madani Traoré