Editorial : Le dialogue ou la guerre ?

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Dialogue ou guerre, tel est le dilemme désormais cornélien dans notre pays. Les participants au Forum de la coalition pour le Mali se sont neutralisés par rapport à ce choix. Quant à Dioncounda Traoré, il avait commencé par déclarer une guerre totale aux occupants avant de se raviser pour opter trois fois pour les négociations. Ne nous y trompons pas : le Mnla, exprès,  tient un langage alambiqué, car, au moment où certains d’entre eux parlent d’autodétermination, un autre accorde une interview sur le net pour dire le contraire.

L’Algérie et la Mauritanie ne parlent plus du Mali comme  le maillon faible de la chaîne, eux qui poursuivaient leurs ennemis jusqu’à la forêt de Ouagadou. Ils ont fini par suivre les négociateurs. Comment peut-on opter de négocier avec de tels agresseurs si l’on n’est pas prêts à accepter la charia? Les Touaregs du Mnla ont donc saisi au vol toutes ces ambiguïtés pour tromper l’adversaire, car en réalité, ils n’ont pas d’Azawad, puisque les Jihadistes les ont chassés de ces terres. Ils n’avaient donc plus le choix et ils ont décidé de tenir le langage de la duperie en disant la chose et son contraire. C’est pourquoi les uns ont parlé d’autodétermination au Burkina, au moment où les autres accordaient une interview en ligne pour dire que la sécession n’est pas négociable. A supposer même que les médiateurs et les parties prenantes de la résolution de la crise soient d’accord pour l’autodétermination, quelle réalité aura-t-elle sur un terrain conquis par des Jihadistes ? Ce qui est sûr, c’est qu’en continuant à se demander s’il faut se battre ou dialoguer, on n’avancera pas. C’est pourquoi il faut admettre qu’il y a anguille sous roche. En effet, les Etats unis connaissent l’enlisement du bourbier afghan, les Français semblent les plus téméraires, à cause de leurs compatriotes détenus otages au Nord du pays. La Cedeao vient de se rendre compte qu’elle n’est pas une machine de guerre, mais néanmoins, compte envoyer plus de 3000 hommes dans le désert, quoique qu’elle reçoit des responsables du Mnla qui lui parle d’autodétermination, donc de négociations. Quant à l’armée, elle est beaucoup plus occupée à régler les différends liés à certaines nominations contestées, à répondre à la sollicitation des épouses des bérets rouges et à dénoncer le blocage des armes dans certains ports de la sous région. Les problèmes sont donc devenus si philosophiques en Afrique de l’Ouest, Bamako, Alger, Mauritanie, Amérique et au temple de la francophonie qu’on finit par se lasser de méditer sur le dialogue ou la guerre. Même Abdou Diouf y perd son latin. Il parle de solution militaire en préconisant, lui aussi, une sorte d’autodétermination. « Plus il y aura d’espaces de dialogue, plus on va vers des dialogues et moins il y aura de terrain pour une intervention militaire”, a fait remarquer Saïd Djinnit, représentant des Nations unies en Afrique de l’Ouest. Finalement, à force d’y réfléchir, on ne sait vraiment plus comment résoudre l’occupation du Nord du Mali, puisqu’en philosophant de manière dialectique, on ne bouge plus. On reste figé dans la contradiction.

                          Baba Dembélé

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4 COMMENTAIRES

  1. A la question ‘’Quoi négocier ?’’, la réponse est limpide : autoriser les bandits armés déguisés en djihadistes à occuper une partie du territoire malien pour mener à bien leurs activités de vols, de viols, d’enlèvements, de profanations, d’amputations, de lapidations, d’assassinats, d’outrages et de trafics en tout genre (cigarettes, armes, drogues, humains…), éventuellement à distribuer de l’argent ou des postes juteux à leurs membres et rares cadres.

  2. S’il s’agit de négocier pour ruser, OK. Sinon, ATT a été condamné parce qu’il a négocié, et au moment de sa chute il avait cessé de négocier, ce qui finit par accélérer sa chute par des soldats effrayés par AGUELHOC. Que peut-on négocier après tout ce qu’ATT a essayé avec ces gens (intégration et réintégration, postes juteux, argent, quasi complicité dans le paiement des rançons, etc.) ? Enfin, toute cette négociation semble se tenir sans la majorité touareg, sans les sonrays, sans les arabes, sans les bellahs, sans les peulhs et sans les dogons qui sont assujettis ! C’est dire qu’à terme, si l’armée malienne ne se démène pas, la guerre civile est inévitable au Nord, parce que nulle part au monde, une minorité n’opprime une majorité ad vitam and ad eternum (même l’Afrique du Sud blanche n’y est parvenue). Les Communes du Nord, à l’instar de toutes les Collectivités territoriales du Mali, ont déjà leur ‘’indépendance’’ selon les textes de la décentralisation. En dehors du rôle régalien de l’Etat (Défense, Sécurité intérieure, Justice, Monnaie, Diplomatie), les Collectivités territoriales maliennes peuvent tout entreprendre, localement, entre collectivités ou avec des collectivités étrangères. LES RARES CADRES DU MNLA NE RECHERCHENT QUE DES POSTES JUTEUX POUR EUX-MEMES. LES SOUS FIFRES SERONT CASES A LA DOUANE, LE RESTE DES BANDITS VOUDRA SIMPLEMENT LE DESENGAGEMENT DANS LE GRAND NORD POUR QU’ILS PUISSENT S’ADONNER A LEUR SPORT FAVORI DE TRAFIC DE DROGUES, D’ARMES ET DE PIRATERIES. Si vous les mettez dans la garde républicaine ou dans l’armée, la faiblesse du salaire les fera fuir et l’indiscipline tuera ces institutions. Comme cela a été toujours le cas : INTEGRATION, DESERTION, REINTEGRATION. AU FAIT, QU’ATTEND LA CPI POUR ARRETER TOUS CES CRIMINELS DU MNLA QUI VIVENT EN ALGERIE, AU BURKINA, EN MAURITANIE, EN FRANCE, ETC. Si la CEDEAO ne se dépêche à acquérir les fonds des Nations Unies, il est évident que les barbus nous feront retourner à la préhistoire et non à l’ère du prophète. Avec toute une armée de manchots, de boiteux, de fouettés, de lapidés et d’orphelins que la société malienne devra prendre en charge ensuite.

  3. Je ne sais par quel miracle on peut distinguer un terroriste d’AQMI, d’un MNLA/ANE SARDINE complice de terroriste. Vouloir les diviser pour régner a abouti à quoi ? A la limite, remplacer un voleur/violeur qui se prétend indépendantiste/autonomiste par un voleur/violeur qui se prétend djihadiste. Je suis sidéré par l’attitude de l’Algérie qui semble se contenter de chasser ses terroristes et son insécurité au Mali. A-t-elle réellement intérêt à cela ? Mais je suis encore plus sidéré par la société civile, religieuse, politique malienne qui jusqu’à la marche prévue jeudi (et encore sans les religieux), préférait lancer des communiqués laconiques, des foras inutiles, des marches/sittings isolés, MAIS JAMAIS DE PROTESTATION DE MASSE COORDONNEE POUR SOUTENIR LE GOUVERNEMENT, LA CEDEAO, LES NATIONS UNIES, L’ARMEE MALIENNE (très différente du CNDERRIERE). Pour 1) libérer le nord occupé depuis plus de 6 mois, avec le soutien de la CEDEAO et avec l’appui des troupes d’autodéfense et 2) organiser des élections transparentes à partir d’un fichier biométrique. En attendant le chapelet égrène implacablement : collection de manchots, de boiteux, de fouettés, de lapidés, d’orphelins, d’assassinats, de fermetures d’usines, d’ONG, d’entreprises, d’amaigrissement et d’insolvabilité continus de l’Etat, BREF, LA DESCENTE AUX ENFERS CONTINUE SOUS L’ŒIL IMPASSIBLE DU MONDE. NON ASSISTANCE A PEUPLE EN DANGER…

  4. Le Mali est au centre de l’actualité internationale et cela par la faute du CAPITAINE sanogo, qui avide d’argent et de pouvoir a remis les 2/3 du pays aux bandits armés. Sinon comment comprendre qu’à près 6 mois du départ d’ATT, aucune action militaire n’a été entreprise pour la libération du nord mali. Pire cette coalition d’alcooliques de KATI refuse même l’arrivée de la CEDEAO pour aider le mali, que le ridicule ne tue plus.
    La junte a menti au peuple malien en disant qu’ATT n’avait pas commandé des armes et ne voulait pas faire la guerre mais aujourd’hui elle se rétracte pour dire que seules les armes commandées par ATT peuvent libérer le Nord. O vaillant peuple malien notre destin est entrain d’être bafouillé par la junte et le DICKO du HCI ? Nous devons prendre conscience et agir au plus vite.
    Un premier ministre qui ne fait que la promotion de l’ignorance et de la carence pour preuve la nomination du nullard capitaine comme président du fameux comité de reforme car bien avant le retour de Dionkounda la décision avait été prise. L’affaire du journaliste Aissat Ibrahim MAIGA , les promotions au niveau de la police …..
    Le rapport confidentiel de l’ONU confirme ce que nous savions déjà, la connexion de la junte avec les pros BAGBO pour déstabiliser la CI mais aussi le recrutement des mercenaires pour déstabiliser aussi le FASO. Oumar MARICO sert de trait d’union entre les opposants de ces deux pays et la junte d’une part et d’autre part entre les opposants de ces deux pays et les bandits armés qui sévissent au nord enfin de déstabiliser nos pays voisins qui veulent nous aider au non de la solidarité.
    La roue de l’histoire tourne et chacun aura son tour. L’exécution sommaire de plus de 20 militaires bérets rouges enfouis dans une fosse commune sera sans nul doute l’événement qui rattrapera cette clique de bandits de KATI qui en réalité font plus de maux que le MNLA et autres.

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