Editorial / L’Analphabétisme, ce crime contre l’Humanité

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L’Humanité vient de célébrer la journée internationale de l’Alphabétisation. Excellente occasion pour l’UNESCO de faire le point. Ainsi, à en croire «des données de l’Institut de statistique de l’UNESCO, 793 millions d’adultes sont analphabètes, en majorité des jeunes filles et des femmes ». C’est injuste. Aberrant. Et pas seulement.

L’Analphabétisme c’est aussi et surtout un crime. Un crime contre l’Humanité. Puisqu’il condamne l’individu à vivre dans la dépendance. Permanente. Du moins pour qui sait que l’analphabète n’a « aucun moyen de communiquer par le langage écrit ou d’accéder au monde des idées en langage écrit » (UNESCO, le 19 novembre 1964). Ça veut dire quoi qu’environ 1 milliard d’Humains « continuent à chercher à tâtons la lumière, sans qu’on leur donne les moyens de la trouver ».

Autrement dit, environ 1 milliards d’êtres humains privés «des instruments de base de l’instruction, la moitié de la population adulte du monde se voit refuser aujourd’hui l’exercice du droit inaliénable de l’homme à l’éducation, et se trouve condamnée à vivre dans l’ignorance des perspectives nouvelles ». Celles-ci même «que l’avancement des connaissances, de la science et de la technologie ouvre rapidement à l’homme pour rendre moins ardue sa lutte contre la misère, la faim et la maladie, et à rester à l’écart même de son propre patrimoine, constitué par les réalisations morales, culturelles et artistiques et les aspirations les plus nobles de chaque nation. »

En d’autres termes, 793 millions d’adultes dont 4 millions de Maliens connaissent « les ténèbres ». Sont exclus «des moyens que fournissent l’instruction et l’éducation pour enrichir la vie et rechercher de nouvelles voies de la connaissance ». Et leur esprit est loin d’être «affranchi de l’intolérance, de la méfiance et de la peur qui naissent de l’ignorance ».

Comme si tous ces constats amers de l’UNESCO ne suffisaient pas, chacun d’entre nous croise les bras. Et regarde faire. Compte sur X ou sur Y. C’est une honte. Et plus qu’une honte. Criminels qu’ils s’appellent ceux qui laissent les leurs dans l’analphabétisme. Criminels contre l’Humanité. Criminels contre leurs familles. Criminels contre leurs communautés. Criminels contre leur pays. Parce que, riches et forts des diplômes amassés sur leurs dos, ils laissent leurs frères et sœurs, enfants, parents, petits-enfants dans « l’obscurité », comme on dit chez nous. Et sans vergogne. Après quoi, ils vont les railler. Leurs enfants vont railler leurs enfants. Leurs petits-enfants leurs petits-enfants. Et ainsi de suite. La tragédie de l’analphabétisme doit s’arrêter. Et, elle peut s’arrêter. Seulement « avec l’implication de tous » comme dit Son Excellence Monsieur Salikou Sanogo. Le manque de moyens matériels et financiers ne saura plus être un alibi.

Par Hawa Diallo

 

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