Du temps où ceux qui combattaient Moussa Traoré cherchaient des raccourcis sous forme de slogans explicites, ils en ont trouvé un qui est encore dans toutes les mémoires : FMI (Famille Moussa et Intimes). Une partie non négligeable des récriminations des Maliens contre leur Président de l’époque était concentrée dans ces trois lettres.
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Tout partait de
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Personne n’a entendu ou vu leurs parents, leurs enfants se comporter comme des princes qui peuvent tout et à qui on doit tout. Les garde-fous démocratiques, comme l’opposition intransigeante et la presse privée avant-gardiste, existaient pour rappeler les dérapages à ne pas commettre et remettre au goût du jour des pratiques que les Maliens ont combattues pour en avoir souffert. Leur appartenance à un parti politique, à un regroupement, leur rappelait qu’ils n’étaient pas seuls et qu’ils étaient en mission. Leur éthique personnelle complète le tableau de bord qu’ils ne devaient pas perdre de vue pour la gestion des affaires au bénéfice du plus grand nombre de Maliens.
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Mais force est de constater que depuis 2002, ce que certains Maliens considéraient comme des acquis irréversibles sont en train d’être grignotés jour après jour. Le recul quant à la séparation à opérer entre le pouvoir et la famille est réel. Aujourd’hui, tout tourne hélas autour du couple présidentiel. C’est l’amer constat qui s’impose aux Maliens. Tout part de la famille, tout revient à la famille : les nominations, les coups de piston, les coups de pouce, les affaires avec des relents scabreux.
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Dépouillée de ses habits,
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Et depuis que l’ADP (Alliance pour la distribution des postes) a été signée, être du gouvernement est devenu une obsession de tous les instants chez certains. On fabrique des CV dans la seule intention d’être ministre ; le profil, l’intégrité et les compétences des prétendants importent peu. Dans le temps, quand on disait d’un cadre qu’il était ministrable, c’était une reconnaissance implicite de ses compétences et une sorte de couronnement d’une riche carrière. Aujourd’hui, nous assistons à une sorte de nivellement par le bas. Il y en a qui commencent leur carrière par des fonctions ministérielles. Ce fait serait à la limite tolérable s’ils étaient compétents ou représentatifs. Hélas, ils ne sont ni compétents ni représentatifs. Or dans une démocratie représentative comme la nôtre, ceux qui prétendent à gérer doivent tirer leur légitimité du peuple. Il y va de la stabilité de
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Comme ce n’est pas le cas, on assiste à une sorte de césure entre le peuple et ses dirigeants. Rien n’intéresse plus le peuple dès lors que ceux qu’il ne se reconnaît pas dans ceux qui dirigent, dès lors qu’il est convaincu que ses dirigeants ne le représentent pas, dès lors que les actes qu’ils posent tous les jours le confortent dans sa conviction que les dirigeants ne sont là que pour leurs propres affaires. Qui ne se rappelle des propos du maire de Diboli lors de la visite de ATT dans la région de Kayes en mai 2006. « Monsieur le Président, venez le plus souvent avec vos ministres parce que nous ne les connaissons pas, nous les voyons juste à la télévision » a-t-il déclaré sur un ton qu’il a voulu léger mais qui renferme sa dose de drame. No comment.
rn Elhadji Tiégoum Boubèye Maïga“