Si on examine la corruption sous un angle économique, on reconnaitra que ce phénomène dépasse le cadre d’un comportement inacceptable. De ce fait, la corruption fait le jeu d’un petit nombre d’individus, clouant l’écrasante majorité de la population à vivre d’expédients.
Les ressources consacrées à la production de biens et de services prennent des chemins détournés, notamment les ressources tant directes, sous la forme de transferts de fonds, qu’indirectes (par exemple le fait de rester en contact avec des agents publics ou d’octroyer une licence d’exploitation ou de production à une entreprise moins efficiente). En outre la corruption détourne des ressources qui pourraient être affectées à la fourniture de services publics. Au lieu de contribuer au budget, les fonds provenant des licences ou de l’impôt sur le revenu peuvent finir dans la poche d’agents publics à col blanc.
En outre, elle a des effets négatifs sur le niveau des investissements, qu’ils soient étrangers ou intérieurs. Les investisseurs finissent toujours par éviter les environnements où la corruption est endémique, parce qu’elle accroît la rançon des affaires et qu’elle sape la primauté du droit. De même, la corruption est souvent associée à un haut degré d’incertitude, ce qui fait toujours fuir les investisseurs. De plus, les entreprises qui opèrent dans le secteur formel paient des pots-de-vin au lieu de payer leurs impôts quand le fisc est corrompu où que les possibilités d’abus du code fiscal sont nombreuses.
De même que les fonctionnaires corrompus qui mettent dans leurs poches les redevances et les paiements qu’ils collectent auprès des entreprises pour le compte de l’Etat, ce qui prive l’administration de fonds nécessaires à la fourniture de biens et de services essentiels.
La corruption entraine la mauvaise gestion des projets d’investissements publics et contribue ainsi au creusement des déficits budgétaires, ce qui met en péril toute politique budgétaire rationnelle.
Les temps et l’argent consacrés à obtenir les faveurs des agents publics et à la navigation au travers de règlements complexes accroissent les coûts des transactions commerciales. Soit ces coûts sont répercutés sur le consommateur par le biais de la hausse des prix ou de la baisse de la qualité des produits, soit ils empêchent certaines entreprises de pénétrer sur le marché. De même, lorsqu’il est corrompu, le pouvoir judiciaire limite la capacité des entreprises de faire respecter les contrats, ce qui nuit au bon fonctionnement du système et fait obstacle aux nouveaux débouchés.
Pour toutes ces raisons évoquées ci-dessus, il convient d’éradiquer la corruption, responsable de la mauvaise répartition des ressources. On objectera que le phénomène qui a pris une forte ampleur et un élan considérable, donc que son éradication n’est pas du tout facile. Qu’à cela ne tienne, une démission ne paye point. Ainsi comme le disait l’autre « Tous les hommes sont corruptibles et ça dépend du prix qu’on y met et se selon les circonstances. » C’est dommage !
La Rédaction