Editorial : La mise à l’épreuve et la sanction du peuple

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Vote massif, sans pièces d’identité, sans témoignage, par procuration, vote de mineurs, bourrage d’urnes, corruption d’électeurs, implication du délégué général aux élections au profit de son frère candidat, déclaration injurieuses ; transformation de bureau fixe en itinérant, fermeture de bureau à 10h, 14h, préparation d’encre le jour du vote, corruption d’électeur par 150 000 F CFA, dépouillement hors lieu, expulsion de délégués, disparition  de carnets de bulletin ;  l’influence du vote par  intimidation, falsification de documents électoraux et de résultats par les présidents de bureaux, distribution de 40 tonnes de céréales, suspension de délégués de la CENI et de candidats,  transport illégal  de documents  électoraux, usage de faux bulletins,  prolongation illégale de la durée du vote ,  utilisation abusive de procuration, émission de procuration en blanc,  violation du secret de vote, implication effective de président dans l’isoloir, menace de mort, intimidation d’électeurs par des injures et des armes sont entre autres griefs formulés par les 250 requérants des législatives. 
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Encore une fois, nos  politiciens se sont rappelés à nos tristes souvenirs. Hommes sans foi ni loi, ils sont la principale cause du rejet par les masses laborieuses de la chose politique ; à la base des faibles taux de participation enregistrés dans toutes nos élections depuis 1991. Elections où tous les coups sont  permis.Mensonges, dénigrements, délation, chausse-trapes et aux manœuvres de bas étage, voilà l’image qu’a le vaillant peuple malien  de ses politiciens devenus de véritables corrupteurs professionnels.

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Les arguties de l’opposition qui veulent laisser croire que  les Maliens ne votent pas parce qu’ils ne croient pas à la transparence et à la sincérité des élections viennent encore d’être battues en brèche. En réalité nos compatriotes ne votent pas parce qu’ils n’ont pas confiance aux hommes politiques. Et ceux qui se rendent aux urnes depuis l’avènement de la démocratie en 1991 ont opté pour le vote-sanction contre nos politicards qui ont transformé notre jadis vertueux pays en un véritable pandémonium. Après les élections législatives de 1997 où il refusa de renouveler le mandat de 70% d’entre eux et celles  de 2002 au cours duquel il renvoya plus de 125 députés à leurs chères études, voilà un autre message lancé par le Mali des villes et des villages à nos hommes politiques.

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La principale victime de ce vote-sanction est sans conteste le Rassemblement pour le Mali où les législatives 2007 ont provoqué un véritable cataclysme. Le Président d’Ibrahim Boubacar Kéïta est le seul rescapé des 45 députés que comptait  le  parti des Tisserands lors de la législature sortante. Le désormais ancien détenteur du perchoir ne vient-il pas d’être sauvé des eaux, avec à la clé, le deuxième taux de participation le plus faible des législatives 2007,  7% des suffrages exprimés. Pas de quoi pavoiser. D’une surdité et d’une cécité politiques criardes, nos « politigui moko »   n’ont pas encore compris la leçon que leurs compatriotes leur ont  donnée en élisant,  en 2002,  ATT, un  indépendant,  à la magistrature suprême. 

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Résultante de leur échec, ils viennent encore une fois de lui renouveler leur confiance grâce certainement au sérieux et à l’amour de son pays dont il a fait montre au cours de son premier magistère. Depuis l’avènement de la démocratie qu’à chaque fois que la société a exprimé son suffrage à un élu, il l’évalue et ne renouvelle plus son mandat quand il  se comporte mal. Après la mise à l’épreuve, la sanction du peuple est inévitable.Le même phénomène risque d’ailleurs de se produire en 2012. Les Maliens ne sont pas dupes. Aucun lynchage médiatique, aucune campagne de dénigrement, aucun  pamphlet ne saurait faire changer d’avis au vaillant peuple malien. «  Politigui moko »,  votre salut se trouve dans le sérieux, le travail et l’amour pour votre pays.   Pays de civilisation séculaire,  le Mali reste et demeure, pour ceux qui l’ont encore oublié, un pays de vertu où il existe encore des hommes qui ont des  principes, une morale, un code d’honneur, des règles !

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Adama Dramé

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