Le Mali de la troisième République s’achemine à vive allure sur l’autoroute du désespoir éternel. Chaque heure, chaque jour, chaque semaine a sa liste de fraudes et de vagabondages financiers. La Corruption est devenue culturelle, sous l’œil passif et complice des ‘’ chefs’’ en charge des affaires. Partout et dans tout, il faut donner des dessous de table qui, aujourd’hui, se prennent sur la table.
Les deniers publics sont gérés comme des biens privés. Les caisses de l’Etat ressemblent aux poches des DAF, ministres, maires et autres responsables. Face au Chaos National, le gouvernement joue au Kotéba, à travers des foras et semaines de lutte contre la corruption. Après le forum sur la corruption, voilà que le ministère de la justice met en scène un autre spectacle gratuit. Le metteur en scène et, à la fois, le dramaturge s’appelle Maharafa Traoré. Le garde des ‘’sots’’, pardon des sceaux, vient de faire un saut dans la farce gouvernementale. Le secrétaire général du PDES veut peut-être avoir une vraie assise avant 2012 en foutant son pied dans le plat déjà versé. Au moment où les Maliens s’appauvrissent, un petit nombre du Réseau National s’enrichissent impunément. Le Mal est connu, les ordonnances prescrites, mais le médecin s’absente. Alors comment guérir la maladie ? A part quelques gymnastiques d’effets plus médiatiques que réels, le Président de la République reste muet. Selon lui, ce n’est pas bon d’humilier un chef de famille. Ce qui est certainement bon, c’est de laisser un cercle sucer le sang des autres. De 2002 à 2010, la corruption est montée en grade, un record bien appréciable pour ceux qui ont toujours faim. Du simple grade de caporal, elle est aujourd’hui Général et mérite la médaille de Chevalier du désordre, du moins de l’ordre national. Pendant tout ce temps, la ménagère a perdu son panier. Elle se contente du sachet en plastique noir pour cacher le condiment, s’il y en a.
Conscient de la rupture avec le peuple, ATT se doit de prendre son bâton de Président pour réellement punir les fautifs, quel que soit leur rang social ou leur coloration politique. Après la rafle du ministère de la santé, les autres départements doivent s’attendre au pire, apprend-on de source bien introduite. On peut donc s’imaginer que le boss de Koulouba veut se réconcilier avec les Maliens las des années de favoritisme, de clientélisme et d’affairisme.
Le Shérif