Assurément, l’ordre et la paix ne sort pas encore au rendez-vous chez nos frères maliens. Au moment où nombreux observateurs pensaient que le sommet de Ouagadougou sur le Mali devait s’acheminer vers une sortie de crise, voici que rien de convainquant n’est sortie de cette rencontre.
Le président de la transition et le premier ministre qui étaient attendus dans la capitale burkinabé n’auront pas répondu au rendez-vous. Les raisons données pour ces absences ne peuvent convaincre que les dupes et font comprendre toute la complexité du problème malien. Déjà, nombreux citoyens de ce pays voient d’un mauvais œil la médiation burkinabé qu’ils condamnent sans aucune réserve. Ainsi, toutes les rencontres de la CEDEAO n’ont pas permis d’enregistrer une avancée significative.
A-t-on cherché à comprendre le vrai fon du problème malien? Rien n’est sûr surtout quand chaque rendez-vous laisse les maliens dans la douleur des rébellions et du poids des putschistes qui n’ont pas dit leur dernier mot. S’agissant du putsch, il y a lieu de se demander d’ailleurs s’il n’a pas le mieux favoriser les avancées rebelles dans le Nord du Mali. A aucun moment les putschistes n’aient mené une action contre les actuels maîtres de Tombouctou, Gao et Kidal.
L’opinion publique ne peut retenir que la passivité des putschistes comme s’il y’avait une complicité tacite entre les rebelles et eux. Ces derniers jours, des groupes de jeunes se portent volontaires pour aller combattre au Nord. Ils reçoivent une formation principalement à Bamako. Ils se sont portés volontaires alors que le pouvoir nouvellement mis en place et les putschistes ne sont pas cités dans l’organisation et l’appui des exercices des jeunes volontaires.
Dans ce pays en débandade où le premier ministre affiche une position suscitant un doute véritable sur sa volonté de gérer la transition conformément aux accords de la CEDEAO, rien n’est rassurant.
Pour l’instant les autorités de la transition n’ont pas démontré leur volonté de bien gérer la crise. Entre la CEDEAO et eux, c’est un dialogue de sourd qui s’instaure. La détermination de l’organisation sous-régionale est en nette avance sur la détermination de ceux qui sont choisi pour gérer les 12 mois de la transition malienne. Or, pour réussir un retour à l’ordre constitutionnel et la fin de la rébellion il faut une volonté politique des dirigeants maliens et de toutes les composantes politiques et socioprofessionnelles.
C’est dire que les efforts de la CEDEAO, de l’Union africaine et de la communauté internationale ne peuvent que venir en appui aux efforts des maliens. Faute de quoi toute solution viable reste impossible.
Elhadj Abdoulaye DIALLO, Option