Sékouba Konaté a parlé hier mais plus à son armée dont il a loué l’élégance et la neutralité qu’à son peuple qui attendait simplement qu’il lui dise si c’est dimanche ou ce n’est pas dimanche que la Guinée ira au deuxième tour. On peut même dire que le Général s’est moqué un peu des civils qui s’entredéchirent en vantant les vertus pédagogiques de la nouvelle armée guinéenne.
Il est vrai que l’on prête au secrétaire général de la présidence, Tibou Camara, d’avoir annoncé que son patron préférait le maintien de la date du dimanche. Quelle que soit la décision qui aura été prise dans la nuit d’hier, elle ne peut que diviser davantage la Guinée.
Cellou Dalein Diallo ne veut pas entendre parler d’un autre report. Pire, il ne voit pas en Jean Marie Doré une solution mais un problème, allant jusqu’à demander sa démission du poste de Premier ministre de la transition. Une exigence irrecevable pour Alpha Condé qui insiste sur ses points de revendication à la Ceni. En d’autres termes, pour le leader du RPG, la Ceni ne doit se déclarer prête qu’après avoir tenu compte de ces différentes mesures.
Alors, ennuis si la date du dimanche 19 septembre est maintenue. Mais ennuis également si la date du second tour est repoussée. Il ne faut pas jouer aux Cassandre, et c’est certain que la Guinée a encore les ressorts de son sursaut. Mais il ne faut pas non plus jouer avec les mots : c’est bien une crise que le pays de Sékouba Konaté traverse.
Adam Thiam