Editorial international / Oslo et ses leçons

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S’il s’appelle Ander Beivik scandinave, blanc, il est au mieux, un psychopathe, au pire, un fondamentaliste chrétien. S’il s’appelle Abdallah, Yéménite et arabe, il ne peut être qu’un terroriste. Les événements tragiques d’Oslo sont d’une monstruosité telle qu’ils doivent être condamnés, sans ambages, avec la dernière énergie. Leur gratuité exaspère d’autant plus que les arguments déjà peu recevables de n’importe quel porteur de violence sont ici d’une pathétique pauvreté.

Car l’islamisation rampante de son pays dénoncée par le tueur fou ne tient pas pour un sou. Car l’occident n’est pas présentement en train de comprendre l’Islam. Il est, au contraire, en train de le stigmatiser.

Georges Bush, lui, avait été frontal, en déclenchant, sur les ruines des tours jumelles, sa fameuse guerre de civilisation qu’en portée, même   l’excellent discours de rattrapage du Caire prononcé, plus tard par Obama n’a pu amoindrir.

Car la tendance lourde, ce n’est pas ceux qui trouvent que l’islam est une religion de tolérance, d’amour et de paix, mais plutôt ceux qui pensent que sous chaque burka se cache une bazooka et qu’en chaque musulman couve un petit Ben Laden. On ne peut parler de justice immanente là où près d’une centaine d’innocents ont fait les frais d’un artificier dingue qui ne regrette rien. Mais les débris et les cendres d’Oslo commandent aujourd’hui une lecture moins typée du radicalisme, de ses vecteurs et des acteurs.

La rue arabe ou musulmane ferait bien sûr, erreur en se frottant les mains maintenant qu’il est établi qu’explosion ne rime pas forcément avec Al Qaeda. Car Oslo comme New-York, Madrid, Londres, Marrakech, Alger, partout où la haine et la cécité privent les épouses de leurs maris, les enfants de leurs parents. La bête humaine n’est pas morte : elle se cache dans nos ascenseurs insonorisés et nos maisons aseptisées. Elle a le visage de monsieur tout le monde. C’est ça notre faillite d’homme.

Adam Thiam

 

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