Éditorial : Il y a urgence

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Mnla
Un membre du MNLA à Kidal, le 23 juin 2013.
REUTERS

Cela pourrait passer pour une curiosité ou à tout le moins pour une coïncidence. Il aura juste fallu que la médiation dans la recherche de solution donne l’impression de patauger ou de changer de parrain pour que les hostilités reprennent. Les actes de provocation habituellement posés par le MNLA à Kidal ont laissé la place à une vraie reprise des hostilités sur fond de liquidation froide de populations civiles, de règlements de  comptes déguisés et d’enlèvements.

 
L’assassinat de 31 de nos compatriotes par des bandits dont l’identité et l’appartenance restent à établir (même si tout laisse penser que c’est une signature du MUJAO) prouve à suffisance que le chemin reste encre long dans la quête de la paix et de la réconciliation. Après son élection, le président de la République a fait de la réconciliation et du retour de la paix la pierre angulaire de tout son programme. Mais force est de reconnaître que les choses ne sont pas allées au rythme souhaité. En tous les cas, le MNLA qui demeure encore l’interlocuteur incontournable et la communauté internationale dont l’ONU n’ont pas eu l’impression que les nouvelles autorités ont pris le dossier avec la rigueur qu’il faut.

 

L’apparition de nouvelles bonnes volontés dans la médiation, au besoin en bousculant le médiateur burkinabè, a laissé le sentiment de cafouillage et de manque de lisibilité dans la démarche malienne. La présence la semaine dernière des représentants du Conseil de Sécurité dans nos murs symbolisent au moins deux faits : le dossier du Mali tient à cœur la communauté internationale ; les recadrages et les besoins d’informations ne sont pas alarmants quant au traitement du dossier.

 

 

Il est vrai que sur les grands principes, le chef de l’Etat a été très clair et très ferme : pas de négociation avec les groupes en armes ; pas de concession sur l’intégrité du territoire. Il est tout aussi vrai que deux grands fora ont été organisés, qui devaient permettre de baliser le terrain pour de futures négociations. Il s’agit des états généraux sur la Décentralisation et des assises sur le Nord. Mais force est de reconnaitre que les grandes résolutions énoncées n’ont pas débouché sur grand-chose dans la mesure où aucune initiative conséquente n’a été prise par le gouvernement.

 

 

Le retour de la violence armée et le spectre des enlèvements prouvent qu’il y a urgence. Il faut cravacher et aller vite. Parce que chaque minute de perdue est à mettre au bénéfice de ceux qui oeuvrent pour le pourrissement de la situation.

Akhimy MAIGA

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1 commentaire

  1. Merci les censeurs! Mais il est très difficile de cacher le ciel avec la paume de ses mains 😆 😆 😆 😆

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