«Transition den kélé si tè kè yan. Né takè, mogowèrè takè». Il n’y aura pas transition, ni avec moi ni avec quelqu’un d’autre, dixit président sortant le général Amadou Toumani Touré le 12 juin 2011 au palais devant un parterre de journalistes.
Le sage Ahmadou Hampaté Bah aimait dire cette maxime à propos du pouvoir : «Le pouvoir est comme l’alcool. Après le premier verre, on est joyeux comme un agneau. Au second, c’est comme si on avait mangé le lion. On se sent si fort qu’on n’accepte plus d’être contesté. On veut tout imposer à tout le monde comme le lion dans la savane. Au troisième verre, on est comme le cochon, on ne peut faire que des cochonneries.
Le premier degré correspond à la période où le chef est doux et gentil comme un agneau. Le second, c’est le moment où le chef se prenant pour un monarque absolu devient redoutable. Mais alors il n’est que craint. Enfin, quand le chef atteint le troisième degré de son pouvoir, il est non seulement craint mais détesté par son peuple ». Un autre ancien président du Mali démocratique aimait dire : «Laissez-le, le pouvoir lui est monté par la tête, on va lui faire la fête».
Dans la vie d’une nation, monsieur le président, on retient que les hommes passent et que les peuples demeurent. Vous dites qu’il n’y aura pas de transition ni avec vous, ni avec personne d’autre ; bravo, pourvu que les délais constitutionnels soient respectés.
Cependant, le temps presse alors que beaucoup de missions urgentes restent à exécuter par un Gouvernement, qui n’a toujours pas présenté sa déclaration de politique générale à dix (10) petits mois des prochaines joutes électorales. On retiendra entre autres la tenue des élections générales de 2012 et ce référendum devant aboutir sur des reformes institutionnelles, qui sont pour vous la priorité des priorités.
Mais au plan financier et organisationnel, rien n’étant encore fin prêt monsieur le président de la République, que faut-il faire alors ?
Amy SANOGO