Au sortir de la première réunion du Gouvernement restreint, nommé par Décret N°2020-0325/P-RM du 27 juillet, le Premier ministre Boubou CISSE a clairement décliné ses missions : ‘’j’ai conscience que la valeur ajoutée de l’Exécutif restreint en place est de pouvoir négocier la sortie de crise, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et le retour à la normalité’’. De cette déclaration découle que le Gouvernement dont les membres sont présumés triés sur le volet pour une mission spéciale et spécifique de sauvetage du pays devrait être sous pression intense et tenu à une obligation de résultats. Tout lui est permis, excepté de tourner dans le beurre.
Hélas, les vieilles habitudes ont la vie dure, tout comme le sont d’ailleurs les vieilles personnes réformées et redéployées à la tête de ministères régaliens. Nommés depuis le 27 juillet par décret présidentiel, le Gouvernement riquiqui se montre davantage préoccupé des salamalecs, appelés prises de contact que de la triple mission à lui confiée. Une ringardise qui amène à poser la question : a-t-on une compréhension commune et partagée de la notion de crise ? Parce que la crise dont il s’agit, ce n’est pas en priorité les revendications des syndicats de Policiers avec lesquels le nouveau ministre de la Sécurité et de la protection civile fait de la chronophagie, à travers une roucoulade incongrue.
Quid de cet autre ministre qui organise une procession de regroupements politiques pour obtenir la réponse qu’il connaît à l’avance, à propos de la démission de 31 députés.
Le Chef de la diplomatie qui doit avoir une restriction de déplacement, en raison de la pandémie de Coronavirus, n’est pas visible sur les radars officiels.
Or, plus de 2 mois après la dissolution du Précédent Gouvernement et la reconduction du Premier ministre Boubou CISSE à son poste, le constat est patent que le pays est à l’arrêt ; les secrétaires généraux des ministères, quoiqu’investis de missions exceptionnelles, ne pouvant agir en dehors de la légalité. Les conséquences sont incommensurables en termes d’impacts sur le service public, sur l’économie, sur la paix sociale avec les prises de position de plus en plus clivantes… La mission des 7 mousquetaires est de nous sortir de ce marasme, en créant les conditions idoines à l’avènement d’un Gouvernement d’union nationale formé sur la base d’une feuille de route, elle-même toujours en route, dans le cadre de l’application d’un Accord Politique de Rassemblement national courant jusqu’en 2023 qui s’attellera à la mise en œuvre diligente et mesurable des recommandations du Dialogue national Inclusif.
Au regard de tous ces impératifs, il urge de hâter hâtivement le pas. Cela serait déjà un signal fort à la Contestation que son message a été reçu 5/5 et que plus rien ne sera comme avant, sous réserve de quelques bonnes choses à préserver et à affermir.
PAR BERTIN DAKOUO