Editorial : Excellent dans le rôle de valet

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Pour plaire aux yeux de son homologue et maître, Emmanuel Macron, le président Mohamed Bazoum du Niger, récemment élu, vient de tenir des propos désobligeants. Ce, à l’égard de l’Exécutif malien. C’était lors de la conférence de presse avec le président français le vendredi 9 juillet 2021 en marge du sommet du G5-Sahel.

Avec ses propos, il pourrit les relations nigéro-maliennes. « Il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être et que des colonels deviennent des ministres et des chefs d’Etat. Qui va faire la guerre à leur place ? », a-t-il lâché debout à droite de l’ancien colonisateur. Mohamed Bazoum fait-il partie des « Peaux noires, masques blancs » ? C’est la question que l’on se pose en apprenant qu’un président de la Sous-région s’est attaqué aux colonels qui ont aujourd’hui en mains la destinée du pays.

Le président nigérien appuie son patron Macron en mettant en avant ce fameux terme de « coup d’Etat dans un coup d’Etat ». Par inadvertance, il a évoqué l’échec des militaires maliens sur le théâtre des opérations. Il rate lamentablement sa première sortie médiatique après son investiture il y a six mois. Ces arguments brillent par leur faiblesse. Donc il est impossible de saper le moral des colonels maliens qui ne ménagent aucun effort pour mettre le pays sur ses pieds. Et cela, depuis 2012.

L’expérience administrative de Mohamed Bazoum devrait, si elle était bien assimilée, lui permettre de faire une revue de l’histoire de la démocratie africaine. Par définition, la démocratie est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Alors si un peuple a connu des coups d’Etat comme le Mali et aussi le Niger, cela signifie que le pouvoir n’est pas exercé pour le bonheur des citoyens qui se cognent dans les urnes pour élire les dirigeants qui montrent toujours leur limite.

De mémoire de vieillard, aucun président malien ayant été victime de coup de force à l’ère démocratique n’a jamais été torturé au point d’en mourir. Or, les années 1999 ont vu le Niger basculer dans une rupture constitutionnelle. Le président Ibrahim Baré Maïnassara a été assassiné en avril par des membres de sa garde présidentielle. Cette mort de Baré a été qualifiée tout simplement de « malheureux accident ». C’était le second coup d’Etat militaire en 3 ans au Niger.

Ce fut la période noire de l’histoire du Niger. La situation s’est dégradée et des atteintes à la liberté d’association et d’expression ont été relevées. Ces putschistes du Niger ont été amnistiés. En janvier, 150 corps ont été découverts sur l’île de Boultoungoure.

Au Mali, Assimi et ses camarades d’armes n’ont versé aucun sang d’innocents entre les deux coups d’Etat. D’ailleurs, ils sont au four et au moulin pour satisfaire les Maliens. Et cela, sur les plans militaire et humanitaire. Les preuves de cet engagement crèvent les yeux. Aussi Mohamed Bazoum, puis que c’est de lui qu’il s’agit, doit savoir que le Mali souffre dans son esprit et dans sa chair depuis 2012.

Il n’a pas le droit de casser le moral des militaires de cette nation historiquement digne de respect. La sagesse populaire n’enseigne-t-elle pas que le linge sale se lave en famille ? Les parlementaires du G5-Sahel l’ont montré à Bamako la semaine dernière lors de la 2ème Assemblée plénière du Comité interparlementaire du G5-Sahel. Le dérapage de Mohamed Bazoum contraste fort avec les bénédictions et le bon sens du président de l’Assemblée nationale du Niger, Seiny Oumarou à l’ouverture des travaux. Ce dernier a appelé de tous ses vœux la stabilité du Mali.

Comme à tout « vrai bon Nègre », l’avenir se chargera de faire savoir à Mohamed Bazoum qu’un Noir ne deviendra jamais un Blanc.

Bazoumana KANE

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