22 Septembre 1960 – 22 Septembre 2010. Cela fait exactement 50 ans, jour pour jour, que le Mali, sous la houlette du Président Modibo Daba Kéita, disait non au colonisateur et proclamait son indépendance. Une indépendance acquise de manière éloquente, après l’éclatement de la fédération du Soudan qui regroupait le Mali et le Sénégal.
Si Modibo Daba Kéita et ses compagnons de lutte ont pu dire non aux Français et proclamer, de façon solennelle, notre souveraineté, tant au niveau national qu’international, ils montraient, par la même occasion, qu’avec la volonté et l’ambition, l’on peut se frayer des chemins meilleurs pour des lendemains pleins de succès.
Nombreux sont des maliens d’aujourd’hui qui étaient jeunes, ou qui venaient d’arriver au monde, ou qui n’étaient même pas de ce monde. Mais aujourd’hui, c’est bien normal qu’ils célèbrent, qu’ils fêtent et qu’ils dansent pour magnifier, de leur empreinte, la victoire combien historique de nos leaders du 22 septembre 1960.
En dépit des moyens financiers limités
En 8 ans, le jeune Etat qui venait de proclamer son indépendance avait réussi à amorcer son développement. Ce développement, faut-il le rappeler, avait commencé par la création de plusieurs usines aux premiers lendemains du 22 septembre 1960.
Ces usines avaient été créées par le régime de Feu le Président Modibo Daba Kéita pour assurer la production et le ravitaillement sur place des populations en certains produits de première nécessité, notamment le sucre, le sel, le ciment, l’engrais, entre autres.
Même critiqués par les populations à cause de la barbarie des miliciens envers les habitants, le Président Modibo Kéita et son régime avaient démontré qu’avec la volonté, un lièvre peut vaincre un lion.
Un coup d’Etat à la fois libérateur et gênant
Bizarrement, le coup d’Etat militaire survenu le mardi 19 novembre 1968, qui avait été salué par plus d’un malien qui en avaient marre de la barbarie de la milice, a malheureusement freiné l’élan du développement du jeune Etat pendant quelques années.
Ainsi, sous la conduite du Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN), le pays a passé près de 13 bonnes années dans l’ombre. Il faut attendre l’année 1978 pour assister aux premières réalisations de développement durable du régime militaire du Général Moussa Traoré.
A la fin des années 1970 et 1980, respectivement furent entamées, les constructions du palais de la culture, du centre islamique, des routes de Sévaré-Gao et Bamako-Bougouni-Sikasso et des pied-à-terre dans tous les chefs lieux de cercle, du Pont Fadh et du Palais des Congrès. Bien qu’ayant été inaugurés après le coup d’Etat libérateur du 26 mars 1991, ces deux derniers édifices, sans démagogie, font partie du bilan comptable du pouvoir du président Moussa Traoré qui avait, lui aussi, un pouvoir financier très limité.
Un coup d’Etat libérateur, salutaire et positif
Après le coup d’Etat du 26 mars 1991, le Mali a entamé une nouvelle phase de développement. Ainsi, en moins de deux ans, le pays, sous la conduite du Lieutenant Colonel Amadou Toumani Touré, a repris de plus belle les actions de développement qu’il avait connues entre 1960 et 1968.
Les bonnes idées du Président AOK furent freinées par une opposition radicale qui n’avait pas pour habitude de dormir avec la paix
A partir du 8 juin 1992, les actions de développement entamées auparavant sous la transition et surtout, les idées novatrices du Président Alpha Oumar Konaré, ont été émaillées de querelles politico- politiciennes, sous la férule d’un COPPO (Collectif des Partis Politiques de l’Opposition) qui n’avait pas pour habitude de dormir avec la paix. Heureusement que la CAN 2002 est arrivée à temps pour permettre au pays de réamorcer son vrai développement. Un développement qui fait la fierté de toutes et de tous, en cette année du cinquantenaire.
Même si la construction des monuments fut dominatrice sous le mandat du Président Alpha Oumar Konaré, on peut tout de même dire que le pays, notamment le District de Bamako et les villes (sites CAN 2002), particulièrement Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti, ont connu un début de développement digne du nom.
Et si en 1960, le Mali avait eu un Président visionnaire comme son Excellence Amadou Toumani Touré ?
L’image de marque du Mali, faut-il le rappeler, a réellement commencé à partir des réalisations intervenues avec la CAN 2002. Mais parlant des vraies bonnes actions de développement, elles ont sans nul doute commencé, et sans qu’on se leurre, à la faveur du retour au pouvoir du Général Amadou Toumani Touré, cette fois-ci par la voie des urnes. Par peur de ne pas perdre l’image et le plébiscite qu’il a reçus auprès des maliens entre le 26 mars 1991 et le 8 juin 1992, ATT se devait de relever des défis, ceux du développement et du changement d’image. C’est pourquoi l’homme a principalement axé ses actions sur la construction, de parts et d’autres, de ponts et routes pour désenclaver le pays, de logements sociaux pour soulager les maliens à revenus moyens ou ceux qui ne possédaient pas un logement en leur nom, des subventions en faveur des producteurs agricoles afin d’augmenter la productivité et assurer, du coup, la sécurité alimentaire, d’édifices culturels et sportifs à la grande satisfaction des jeunes, du futur proche échangeur multiple de Bamako, du troisième pont de Bamako en phase terminale, de la future cité ministérielle.
Pour être bref, les maliens de 1960 auraient souhaité avoir un président visionnaire comme le Général Président Amadou Toumani Touré, dont le successeur en 2012 ne devrait pas être n’importe qui.
Par Zhao Ahmed A. Bamba