Editorial – Et maintenant ?

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« La loi est dure, mais c”est la loi. La Cour a dit le droit, nous en prenons acte. Pour nous Amadou Toumani Touré est le Président de la République. Nous nous préparons pour les élections législatives ». Par ces propos tenus par IBK lors du meeting du samedi dernier, le Front pour la Démocratie et la République venait de tourner définitivement la page des élections présidentielles. Cela peut paraître anodin.

Mais dans le contexte post-électoral que nous avons vécu, force est de reconnaître que c”est un geste d”apaisement qui permet à notre pays de faire l”économie d”une crise politique et institutionnelle dont elle n”a pas besoin. En attendant les félicitations (qui viendront certainement quand le temps aura fait son œuvre de cicatrisation des blessures), l”heure est venue de s”atteler à organiser des élections législatives « plus acceptables ». Les points que le FDR a brandis comme des préalables méritent la plus grande attention et la plus grande diligence dans leur traitement. Qu”il s”agisse du fichier électoral, de l”implication de l”armée dans la sphère politique ou de la neutralité de l”administration, nous estimons que ce ne sont pas des questions au-dessus des forces des uns et autres. Pourvu qu”il y ait un minimum de bonne volonté. rn

Rappelons nous des élections de 1997. A l”époque l”opposition dont les principaux animateurs constituent aujourd”hui la garde rapprochée de ATT ruait dans les brancards au motif que l”administration était disqualifiée pour organiser et mener les différentes opérations électorales. Pour éviter que cela ne soit un point de fixation et de crispation, le pouvoir avait décidé de mettre sur pied la CENI.

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Avec les résultats qu”on sait. Les vérités d”hier ne doivent pas être des illusions d”aujourd”hui au simple motif que ceux qui se plaignaient hier, ceux qui exigeaient hier, seraient de l”autre côté de la barrière, donc dans une situation favorable. L”administration qui a eu le temps d”abandonner certains réflexes et d”organiser des élections acceptables en 2002 est malheureusement instrumentalisée aujourd”hui. Même de mauvaise foi, on ne peut fermer les yeux sur le rôle que fut celui des gouverneurs, des préfets et des sous-préfets. Rappelons nous les différentes batailles qui se sont déroulées autour de la question du fichier électoral.

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La classe politique a fait un point d”honneur à doter notre pays d”un fichier correct. A l’évidence malgré les efforts communs du ministère de l”Administration, de la DGE et de la classe politique, le fichier électoral comporte encore des lacunes et des insuffisances notoires. Le reconnaître et apporter les corrections nécessaires contribueront à faire avancer un débat récurrent et qui revient à chaque fois comme un vieux serpent de mer. Au lieu de brandir comme moyen de défense le fait qu”il a été constitué du temps où IBK était au pouvoir, mieux nettoyer cet instrument avant qu”il ne devienne une pomme de discorde.

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Surtout qu”avec la constitution des listes pour les élections législatives, on observe que les cloisons ne sont pas étanches et que ceux qui se battaient lors de la présidentielle ont presque fusionné sur des listes communes pour se donner de meilleures chances de siéger à l”Assemblée nationale. Que peut faire le Président Amadou Toumani Touré? De part les pouvoirs que lui confère la Constitution, il peut sinon tout du moins beaucoup. Il a un devoir de prévention. C”est ainsi qu”il peut dès maintenant faire en sorte que les préalables du FDR soient examinés le plus rapidement possible. Et comme c”est un militaire, qui de plus est un général, il lui suffira de demander au général Kafougouna et au colonel Siaka Sangaré, chacun en ce qui le concerne, de prendre les dispositions utiles pour que cela soit perçu comme un ordre à exécuter sans hésitation ni murmure.

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Elhadj Tiégoum Boubèye Maïga

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