Editorial : Enjeux et risques

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Même si une partie de l’arsenal de guerre déployé par les assaillants à Menaka, Tessalit et Aguel Hoc et que des militaires revenus de Libye pouvaient avoir pris part aux attaques, le raccourci consistant à dire que le pays est attaqué par les déserteurs de l’armée de Kadhafi est aussi inexact que dangereux.

 Inexact parce que le groupe dit de Takalot qui constituerait le gros des troupes revenues de Libye reste fidèle à la République. Dangereux parce qu’en ces heures de tourment, il ne faut pas donner l’impression que militaire retourné de Libye égale indépendantiste du Mnla. Le risque encouru donc est donc la stigmatisation  de ces « républicains », donc de réduire le camp de la paix. L’information juste, correcte et dépassionnée est ici capitale. De la même manière, il n’y a pas de guerre entre le Sud et le Nord, mais entre la République et sa dissidence.

 Et la République peut être fière d’avoir des anciens intégrés des ex-rébellions parmi les soldats qui se battent pour elles contre les indépendantiste, les aventuriers et les fauteurs de paix qui ont été mal inspirées de déclencher les hostilités. L’enjeu est pourtant clair : se faire entendre mais malheureusement de la mauvaise manière. Car face à une armée qui connaît, elle aussi le terrain, grâce au Pacte national et qui a acquis plus de moyens pour faire face à sa mission, le Mnla ne peut gagner. Ensuite, rien ne lui garantit, dans le contexte actuel, une base arrière où il peut se replier et d’où elle peut se ravitailler.

 Et il faut espérer que l’exaspération fort compréhensible des autorités et de l’armée ne va pas jusqu’au refus total de la négociation. Le président Touré l’avait dit : le binôme fermeté et esprit d’ouverture  est ce qu’il faut. Il a raison. Car l’Azawad n’existe pas. Seul le Mali existe et donc il n’y a que des Maliens qui tomberont. Ensuite, la guerre n’est pas l’alliée des élections  qui pointent. Mais, comme aimait à le répéter Napoléon,  ‘en amour comme en guerre, pour en finir, il faut être deux’. Il est encore temps de limiter les dégâts.

Adam Thiam  

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