Editorial : Embuscades

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2012 sonne à beaucoup de portes. Notamment, celles des candidats en embuscade. Ils n’abattent pas encore leur jeu. Mais ils n’acceptent pas d’être sacrifiés sur l’autel du candidat  « naturel ». La soupe a un goût de réchauffé. Mais tout indique qu’elle sera resservie et que c’est l’Adema qu’elle intoxiquera le plus. Par le passé, ce parti a montré de la résilience. Mais en huit ans, il a beaucoup perdu de son embonpoint passant d’une centaine de députés en juin 2002 à une quarantaine en 2010. Il connaîtra même l’humiliation lors de la précédente législature de compter moins de députés que le Rpm né de sa scission.

Constat donc : s’il n’en est pas encore aux antirétroviraux, la Ruche est loin de l’embonpoint d’antan. Par conséquent, chaque coup le rapproche du tapis, avec pour conséquence de limiter son utilité comme sa nuisance. Le comble pour un parti qui se dit incontournable mais dont la liquidation historique est à l’œuvre ! La preuve : cela fait près d’une génération qu’en interne, on l’épingle pour déficit de leadership et crise de « présidentiables ». On ne serait pas étonné si dans les mois à venir, il est déclaré sans valeurs. Tant pis pour les Abeilles.  Mais les portes auxquelles 2012 ne semblent pas sonner et sont nettement plus préoccupantes en orthodoxie démocratique. C’est d’abord celle de la réforme institutionnelle.

C’est ensuite celle du processus électoral avec pour climax la présidentielle dans quinze petits mois. Pour la première, il y a peu de doute, vu le temps qui s’égrène, que nous pourrions aller vers un référendum inexpliqué ou communiqué à la hussarde. A condition que le parlement ait eu le temps de l’adopter avant. Pour la seconde, il y a un impératif que commande l’honneur de la démocratie : revoir le fichier électoral, le ramener à des proportions qui nous désignent plus à la risée publique. Car de l’avis des experts, il est arithmétiquement impossible d’avoir ici près de 8 000 000 d’électeurs. L’orthodoxie et la sagesse doivent aussi inspirer une relecture consensuelle du code électoral pour faire en sorte que la date la plus importante ne soit pas le 8 juin 2012 où un nouveau président investi, mais le 9 juin où le pays devrait continuer à vivre en paix. Il est vrai que les embuscades se multipliant, on pourrait bien se demander si nous aurons des élections en 2012.

Adam Thiam

 

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