Editorial : Diango

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La personnalité qui vient d’être désignée pour conduire, sept durant, une des institutions les plus prestigieuses de notre pays, le Médiateur de la République, est bien la preuve qu’il faut se garder, toujours, en histoire comme en politique de jeter l’enfant avec l’eau de bain.

Si on lui fait parfois le reproche d’avoir traversé les âges et les régimes, on oublie souvent de dire, volontairement, que c’est essentiellement en raison de ses compétences de technicien ordonné et de politique averti et visionnaire. Ses compatriotes ont retenu que c’est lui qui, jeune directeur des services pénitenciers du Mali, mit fin au traitement inhumain qui était réservé aux patriotes déportés dans le grand nord saharien. Comme en témoigne, pour lui rendre hommage, Samba Gaïné Sangaré dans son poignant Dix ans au Bagne Mouroir de Taoudénit. Reconnaissance sincère d’un homme revenu de l’au-delà.

Il a milité de toutes ses forces pour la fermeture des geôles, véritables goulags et camps d’extermination pour ceux qui furent les précurseurs du renouveau démocratique et à ce titre il était des leurs. Il ne fut pas entendu, on connaît la suite.

Homme consensuel, le mouvement démocratique lui fait justice de se souvenir de lui comme celui qui a entretenu le fil, aveuglement écourté, du dialogue. De celui qui a appelé, à l’oreille du monarque, à l’ouverture politique pour coller à celle économique, déjà libérale, pour que la greffe prenne. Là également il ne fut guère entendu et les événements ont parlé pour lui.

C’est cet homme épris de justice qui vient d’être commis à la défense des intérêts des plus faibles, en particulier contre la toute puissance de l’Etat. Qui s’en étonnerait. Ne fut-il pas garde des seaux, il y a déjà vingt cinq ans.

C’est de ce Diango dont il est question et non ce pistolero à la gâchette facile mis en scène dans de productions spaghettis par Sergio Leone et incarné par Franco Nero. Ni même son avatar CMLN amusant, avec ses facéties, la galerie et qui paya au prix fort de n’avoir pas dégainé le premier contre GMT.

Diango Cissoko lui, est un homme autre. Connu et apprécié pour être courageux constant, humain et profondément patriote. Il ne peut que réussir. ATT a vu juste.

Il est des hommes comme ça, Diangoba prince Khasso, grand devancier, qui traversent les temps compris ou pas mais respecté de tous. Janjonba Cissoko ! Janjon kitanké ! Janjon Kita Kourou Ni Boudéfo ! Tandou Ni Goulou ! Niamakan Ni Djinémakan ! Kaya kourou Ni kayaba !

S.El Moctar Kounta

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