Éditorial : Dépassionner le débat

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”La Cour constitutionnelle dira le droit et nous nous en tiendrons à sa décision. En tous les cas, je ne retirerais pas la loi sur la révision constitutionnelle’ ce serait trahir le peuple malien”. Tels sont les propos du Président de la République lors de la conférence de presse clôturant les travaux du G5. Il semble que les ”sages” ont décidé de renvoyer le texte pour une seconde lecture devant les députés pour prendre en charge des réserves portées sur une poignée d’articles. Il est clair que la décision de la Cour devrait permettre de dépassionner le débat et de mettre balle à terre. En effet, tous les observateurs s’accordaient à reconnaître que le texte sorti de l’assemblée nationale comportait des ”erreurs matérielles ”, pour le moins. La relecture recommandée afin que la loi puisse faire l’objet d’un référendum permettra de mettre du liant dans le texte et de le débarrasser de toutes les scories et autres contre-sens indignes d’une loi fondamentale.

Si les partisans du Oui pourraient profiter de cet arrêt pour rendre digeste et conforme le texte aux exigences de la loi, ceux du Non pourraient par contre y voir motif d’auto-radicalisation. Inscrivant depuis un certain temps leurs actions dans la marge de la loi, les partisans du Non sont dans une logique insurrectionnelle qui les éloigne de plus en plus de la contestation politique. Il ne serait pas surprenant qu’ils continuent d’exiger le retrait pur et simple de la loi référendaire. Outre le fait que les partisans du Non sont d’horizons divers avec des ambitions difficilement conciliables, on peut croire qu’il y a des inimitiés qui ont la vie dure et certaines rancunes dont la ténacité résiste aux âges. En effet, quand on voit ceux qui sont vents debout contre le projet de révision constitutionnelle, il n’est pas surprenant de voir aux premières loges des hommes et des femmes qui ont croisé le fer avec IBK (un doux euphémisme) du temps où il était président de l’Adema. A l’époque on les affublait du qualificatif flatteur de rénovateurs avant d’être dépeints par la presse comme constituant en fait un clan, celui de la CMDT. Aujourd’hui, le combat que mènent Soumaila Cissé comme président de l’URD d’abord puis comme chef de l’opposition (radicale) et Mme Sy pourrait être mis au compte de la prolongation d’un combat personnel contre le Président IBK. Quand on sait les relations pour le moins compliquées entre IBK et l’ancien couple présidentiel, le ”renfort” de Adame semble mal venu et pourrait conforter l’idée que le combat contre le projet constitutionnel est un combat contre IBK.

Akhimy MAIGA

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Si les rebelles de la CMA étaient du côté du non, IBK aurait tout de suite accepté car il ne connait que le langage de la force, il n’aime pas les citoyens lambdas qui revendiquent en battant le pavé, il ne respecte que le langage des fusils. Sinon comment peut-on embrasser les rebelles de la CMA et du MNLA au palais devant tous les maliens, ces bandits ont égorgé les militaires maliens à Aguel’hoc devant le monde entier qui fait la sourde oreille sur cet acte ignoble? IBK ne respecte que les armes, il ira jusqu’au bout, mais le peuple est plus fort que les armes des bandits armés. Les irréfléchis qui soutiennent IBK dans cette aventure périlleuse au prix de quelques millions distribués entre eux, regretterons leur acte après avoir fini de manger ces millions et leur postérité les en voudrons un jour, car ils ont donné à IBK le beurre et l’argent du beurre à cause des miettes comme prix de la corruption. Comment peut-on accepter donner la latitude au seul président de procéder aux prochaines révisions constitutionnelles, la loi fondamentale du pays? C’est vraiment dommage pour ces personnes à cerveau flétri, incapable de réfléchir. Nous ne serons pas sauvés du carnage qui pointe à l’horizon, 26 ans après la dictature du Général Moussa TRAORE.

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