Editorial : Conjectures et calculs

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Avant le verdict de la Cour constitutionnelle qui donnera le quitus définitif pour les élus, nous sommes au temps des conjectures et des calculs : conjectures et calculs par rapport à la composition du bureau de l’Assemblée nationale ; conjectures et calculs concernant la formation du futur gouvernement.

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Pour ce qui est du bureau de l’Assemblée nationale, le moins que l’on puisse dire est que la bataille pour le perchoir pourrait être sanglante. Il n’est un secret pour personne que par rapport à la configuration sortie des urnes, les jeux sont loin d’être faits et les paris restent largement ouverts. Avec sa trentaine de député, l’URD est la première formation politique à annoncer officiellement et publiquement que le perchoir l’intéresse. Ce qui n’est pas surprenant quand on connaît les ambitions de ce parti, et Younoussi Touré sur RFI avant hier n’a vraiment pas trahi un secret. Mais il sait qu’il n’est pas le seul à être tenté par la présidence de l’Assemblée nationale. Dans le camp de l’ADP, il y aura beaucoup d’appelés. Il y a d’abord l’Adéma qui avec sa majorité relative devrait légitimement penser que son heure a sonné. Ce parti dispose de chances réelles pour peu qu’elle mette de l’ordre dans ses rangs car on apprend qu’il y aurait plus d’une personne à être intéressée. Ce qui pourrait logiquement remettre en marche la machine à perdre surtout quand on sait que la discipline n’est pas le fort de cette formation politique. A côté de ces deux partis, il y a logiquement les Indépendants. Venus en masse à l’Assemblée nationale et espérant voir grossir leurs rangs, ils seraient bien en droit de penser qu’ils pourraient réaliser ce qu’ils ont raté en 2002,c’est-à-dire placer un des leurs à la tête de l’Assemblée nationale. Ce qui serait bien une première dans l’histoire des parlements mais ne serait pas surprenant au regard de la démission des partis politiques. Mais il pourrait y avoir d’autres prétendants. Comme le Cnid dont le maître n’est pas un amateur dans les combinaisons fumeuses quand il y va de ses intérêts. Comme le président sortant qui pourrait bien réaliser une sorte de consensus autour de sa personne pour préserver l’équilibre sur l’échiquier politique qui sera forcément au consensus.

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Il est clair que quel que soit celui qui prendra les rênes du parlement, il aura fort à faire parce que jamais l’institution n’aura été aussi disparate. Et il faut le dire, la manière dont se feront les négociations présagera du climat politique tant au sein des chauds partisans du président de la République que sur l’échiquier. En effet, connus pour n’être pas très partageux, ceux qui s’agglutinent autour du président de la République pourraient laisser dans la bataille du perchoir et leur unité de façade et leur âme.

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Pour ce qui est de la formation du gouvernement, Bamako bruit de toutes sortes de rumeurs. Des

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« légionnaires » venus de l’étranger seraient pressentis pour diriger le gouvernement, disent les uns. Non répondent les autres, ATT piochera dans le vivier qui lui sert de garde rapprochée. Ce qui est sûr, quelle que soit la ligne adoptée, on se rend compte qu’il n’est pas facile de former un gouvernement. Mais logiquement, tout porte à croire que le Président, à la faveur des résultats sortis des urnes, a toutes les cartes en main et pourrait continuer l’expérience consensuelle quitte à tenir compte de toutes les tares des cinq premières années. Plus que jamais, ATT sait qu’il n’a plus droit à l’erreur. Il aura besoin d’un gouvernement de qualité qui pourrait faire face rapidement aux défis qui assaillent le pays. Et on peut parier que lui aussi est perdu dans ses calculs pour ne fâcher personne.

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Elhadj Tiégoum Boubèye Maïga

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