Éditorial : Comme une atmosphère de suspicions

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Qu’est-ce qui a bien pu pousser dernièrement Ben Le Cerveau à se lâcher sur les réseaux sociaux en demandant expressément au chef de l’État, colonel Assimi Goïta, de ” revoir son entourage” ? Et d’ajouter qu’il faut éviter toute tentative de prolongation de la Transition, au risque que le Mali n’en vienne à subir un nouvel embargo de la part de la communauté internationale qui l’attend de pied ferme ? Le Champion de “Yèrèwolo Debout sur les Remparts” et membre du CNT ajoute que ce conseil de sa part est même une “ordonnance” qu’il a prescrite au président de la Transition. Il ira aussi jusqu’à laisser entendre qu’en octobre prochain, il y aura immanquablement la levée de l’immunité d’un membre du CNT appelé à répondre à la justice pour des délits de délinquance financière.

Ben Le Cerveau a parlé avec une telle aisance qu’on est fondé à penser qu’il est au courant de grandes choses, si ce n’est qu’il est dans des manœuvres suspectes.

Une atmosphère de suspicions est en tout cas ouverte et il ne s’agit plus de chercher à savoir si Ben Le Cerveau est dans la logique du Président Goïta; on se souviendra, en tout cas, qu’il avait fait une tentative avortée d’assaut sur la Transition il y a quelques mois. Mais nous sommes en démocratie où tous les coups sont permis, qu’ils soient sainement motivés ou commandités par des forces obscures. La sortie mentionnée de Ben Le Cerveau met en tout cas sur la sellette le président de la Transition qui, de toutes les façons, jouit toujours d’une grande aura auprès des Maliens. Mais que signifie “revoir son entourage” ? Des velléités inappropriées hantent-elles les premiers cercles autour du chef de l’État ? Ben joue-t-il à créer et alourdir un climat de suspicions ? Pourquoi et pour le compte de qui ? Et s’il était sincère, motivé par le seul souci que la Transition prenne vite fin et que la quatrième République s’installe avec tout l’espoir pour lequel elle a été envisagée ?

Dans le meilleur des cas, il y a un appel adressé aux forces du changement, militaires et politiques, à resserrer leur rang en faisant échec aux forces en embuscade des politiciens évincés du pouvoir le 18 août 2020. Prolongation ou pas, il faut, semble-t-il, procéder à l’élection du président de la République en février 2024. Cela aura l’avantage de faire taire les bruiteurs impénitents qui n’ont pas de potentiels électoraux en réalité, en même temps de couper l’herbe sous les pieds d’une communauté internationale qui ne cherche que des poux dans la tête de notre Mali. Ben Le Cerveau a parlé. L’homme étant ce qu’il est, ses propos sont à retourner dans tous les sens pour en extraire ce qui est bien pour la Transition.

 

Amadou N’Fa Diallo

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6 COMMENTAIRES

  1. Je tombe sur cet article. Je lis le titre et les premières lignes. J’arrête un instant ma lecture en réalisant que je me suis posé récemment les mêmes questions que l’excellent journaliste Amadou N’Fa Diallo.

    J’ai effectivement écouté en ligne il y a deux jours une intervention d’Adama Diarra dit Ben Le Cerveau.
    J’ai moi aussi trouvé illisible la pensée politique actuelle d’Adama et incompréhensibles certains conseils qu’il a donnés aux autorités publiques de transition du Mali et du Niger.
    Je me suis moi également demandé ce qui pousse Adama Diarra, quelqu’un qui a fait preuve d’une très grande intelligence et d’esprit d’argumentation lors du combat anti-colonialiste contre la France et ses amis occidentaux, à développer des idées politiques aussi stériles et maladroites.

    Je reviens rapidement sur deux de ces idées récentes au sujet desquelles je suis en désaccord.

    Concernant d’abord les autorités publiques de transitions actuelles et Assimi Goïta, Ben Le Cerveau semble dire, en tout c’est l’idée qui m’est restée à l’esprit en l’écoutant, que le gouvernement est tellement coincé et mis dos au mur par “la communauté internationale” qu’il n’y aurait d’autre choix pour Assimi Goïta que d’organiser vite des élections pour céder le pouvoir, quitte à mettre au pouvoir quelqu’un qu’il contrôlerait de loin et revenir plus tard lui-même au pouvoir, comme Poutine et Medvedev.
    Je trouve personnellement cette idée et ce conseil d’Adama Diarra inutile. Le Mali n’est pas la Russie ou l’Iran, ni politiquement, ni économiquement, ni militairement, ni religieusement, ni socialement. Le Mali doit donc tracer sa propre voie et bâtir son propre modèle politique. Pour cela, il faut commencer par être clair, précis et sincère en expliquant au peuple malien ce qu’on veut faire et où on veut aller. Cette explication est indispensable pour obtenir l’accord du peuple malien qui, comme il l’a démontré récemment, est capable de souffrir pour la liberté et dans l’espoir d’un avenir meilleur pour eux et leurs enfants. Cette explication et cette pédagogie a d’ailleurs été la clé de la réussite actuelles des autorités de transition du Mali. Il faut donc s’éloigner de la proposition alambiquée d’Adama Diarra.
    Je crois qu’il faut proposer politiquement quelque chose de plus simple à Assimi Goïta et ses camarades.
    Commencer par dire que le Mali n’est pas en conflit sur le plan international avec “la communauté internationale”, mais seulement avec la France qui traîne derrière elle une poignée de pays occidentaux et de vassaux africains. Or, il n’est pas sûr que ces pays suivront la France encore longtemps pour continuer de sanctionner et punir le Mali pour s’être débarrassé des forces d’occupation étrangères. Il ne faut donc pas bâcler la refondation du Mali, le Mali-Kura, par des élections et des candidats bidons, en voulant faire plaisir à une “communauté internationale” qui n’existe pas.
    Ensuite, dire à Assimi Goïta qu’il ne doit avoir aucun complexe et aucune crainte concernant sa candidature à l’élection présidentielle si celle-ci doit être organisée dans les prochains mois. Il a parfaitement sur le plan constitutionnel le droit et la légitimité de démissionner et ensuite se présenter en candidat à la fonction de président de la République du Mali. Sa seule boussole doit être la volonté de la grande majorité du peuple du Mali qu’il est possible pour le chef de l’État actuel de sonder et sa volonté à lui Assimi Goïta de continuer avec encore plus d’énergie la mission de refondation du Mali qui vient de débuter à travers le renforcement de l’armée nationale pour faire face aux défis sécuritaires et de souveraineté nationale et le vaste chantier de la mise en œuvre effective de la nouvelle Constitution.

    Ensuite, concernant encore Adama Diarra dit Ben Le Cerveau, il a semblé dans l’entretien précité conseiller également aux autorités publiques à dominante militaire du Niger de lâcher le pouvoir aux civils pour éviter la foudre de la “communauté internationale”. J’ai même cru comprendre de sa part que le Niger ne pourrait pas résister aux sanctions inhumaines qui lui sont imposées. Il a aussi dit qu’il a communiqué ce conseil aux autorités du Niger.
    Sur ce point aussi, je suis en désaccord avec Ben. Ce sont les autorités publiques et le peuple du Niger qui sont le mieux placés pour savoir ce qu’ils veulent et s’ils sont capables de résister aux sanctions inhumaines. Les autorités du Mali et les citoyens maliens, y compris Ben Le Cerveau, ne doivent qu’appuyer les Nigériens dans les décisions qu’ils prendront souverainement. Dans cette affaire, la seule certitude est qu’un peuple déterminé résiste à tout type d’épreuve et de punition d’origine étrangère. Au Mali aussi, il avait été prédit l’apocalypse après les sanctions inhumaines de la CEDEAO, les coupures des financements occidentaux, le retrait des forces françaises, puis de la MINUSMA. Rien n’a détourné le peuple du Mali de son aspiration à la liberté et la souveraineté nationale.

    • Insister à croire QU’ASSIMI GOITA est compétent à diriger le Mali, c’est révéler son immaturité politique.
      Sans VISION POLITIQUE,tout acte politique est voué à l’échec.
      ON COMMET UNE ERREUR FATALE À JUGER LES TENANTS DU POUVOIR PAR LEURS CAPACITÉS À LUTTER CONTRE LA CORRUPTION.
      Ce qui importe,c’est plus une VISION POLITIQUE qu’un homme politique voué à lutter contre la corruption.
      SEULES LES IDÉES FONT BOUGER LES LIGNES.
      ASSIMI GOITA n’incarne aucun idéal politique guidant à l’apprécier.
      Les incultes ne l’apprécient que par des actes qui ont consisté à dégager la France.
      UN HOMME POLITIQUE QUI INCARNE UNE VISION POLITIQUE VALIDÉE PAR LE PEUPLE A POUR PRÉOCCUPATION D’AMÉLIORER LA SITUATION ÉCONOMIQUE DE SES CONCITOYENS PERMETTANT D’AVOIR LEURS ADHÉSIONS NÉCESSAIRES À METTRE EN EXÉCUTION SA VISION POLITIQUE.
      Un PUSCHISTE USURPATEUR dépourvu de VISION POLITIQUE n’a pas cette préoccupation.
      La preuve, il n’a pas hésité à faire subir aux maliens un EMBARGO ÉCONOMIQUE.
      L’INTENTION DE PROROGER LA DURÉE DE LA TRANSITION CONFIRME CET ÉTAT D’ESPRIT CHEZ LES USURPATEURS.
      Que les maliens subissent encore l’embargo économique est le dernier de leurs soucis!!!
      À continuer à croire qu’ASSIMI GOITA est compétent à conduire le Mali au bon port est le signe d’une inculture réelle.

  2. Le peuple ne s’est pas mobilisé à partir du 5 juin 2020 pour qu’un PUSCHISTE inculte, manipulé par des proches, décide de bloquer le PROCESSUS DÉMOCRATIQUE.
    BEN LE CERVEAU,un des jeunes opportunistes du M5-RFP, après avoir flirté avec RAS BATH, s’est lié à OUMAR MARIKO, avant de regagner les militaires après le coup d’Etat,non pas contre IBK,mais contre le PEUPLE MALIEN.
    Personne ne va regretter IBK qui a soutenu et permis le règne des militaires.
    MAIS LE CONSTAT EST QU’IL A RESPECTÉ LA MANIFESTATION DE L’OPINION DE SES OPPOSANTS.
    IBK est l’homme politique qui a courtisé les PUSCHISTES qui ont dégagé AMADOU TOUMANI TOURE afin d’être leur candidat.
    Qu’il soit leur victime n’étonne que les plus naïfs des maliens.
    ET CONSTATÉ QU’IL A PROFITÉ POUR TENTER DE PASSER LE TÉMOIN DE LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE À SON FILS,C’EST LA PREUVE IRRÉFUTABLE QU’IL N’A JAMAIS INCARNÉ L’IDÉAL DÉMOCRATIQUE.
    Son attitude a favorisé l’avènement des COLONELS PUSCHISTES incultes manipulés par des opportunistes politiques à la tête desquels CHOGUEL MAIGA.
    ON DIRA QUE C’EST DU FAIT DE LA MOBILISATION DU M5-RFP CONTRE IBK QUE LES COLONELS PUSCHISTES ONT PROFITÉ POUR PRENDRE LE CONTRÔLE DE L’ETAT.
    C’est aussi une marque de l’absence de l’IDÉAL DÉMOCRATIQUE pour ceux qui en font un argument notamment les thuriféraires D’IBRAHIM BOUBACAR KEITA et RAS BATH qui a fait l’erreur avec d’autres hommes politiques de croire à un accord politique miroité par IBK pour consolider son pouvoir après avoir été fragilisé suite aux élections présidentielles de 2018.
    SE MOBILISER CONTRE LES TENANTS DU POUVOIR EST UN ACTE DÉMOCRATIQUE AUSSI PRIVILÉGIÉ QUE LE VOTE.
    Si des COLONELS en profitent, c’est plus la qualité de l’armée malienne qu’il faut doigter que la volonté des acteurs politiques de faire aboutir leurs plaintes par des mobilisations populaires.
    L’ARMÉE MALIENNE EST PUCHISTE.
    Pendant l’ère démocratique, elle n’a pas été réformée pour l’adapter au contexte démocratique né après deux décennies de DICTATURE MILITAIRE.
    DES CRISES PLUS GRAVES QUE CELLES DU MALI EN 2012 ET EN 2020 ONT LIEU SOUS D’AUTRES CIEUX EN AFRIQUE SANS PROVOQUER L’INTERVENTION DES MILITAIRES.
    L’exemple palpable, c’est le KENIA.
    Ce pays connaît régulièrement des crises politiques très intenses sans provoquer l’intervention de l’armée.
    Les COLONELS PUSCHISTES et leurs supporters laquais ne peuvent connaître que le sort des différents PUSCHISTES MALIENS.
    AUCUN PUSCHISTE MALIEN N’EST SORTI PAR LA GRANDE PORTE,Y COMPRIS ATT QUI A TERNI SON ACTE HISTORIQUE EN 1992 EN REVENANT SUR LA SCÈNE POLITIQUE DIX ANS PLUS TARD.
    Que BEN LE CERVEAU,avec d’autres à la tête desquels CHOGUEL MAIGA,sache qu’ils ont trahi les manifestants qui sont sortis à partir du 19 novembre 2020.
    VOUS AVEZ DÉCIDÉ À LA PLACE DU PEUPLE MALIEN.
    C’est un crime que de décider sans la validation du peuple malien.
    SEUL LE VOTE CONSACRE LA VALIDATION D’UN PROJET POLITIQUE.
    Se couper de la France,chasser son armée, dégager la MINUSMA…. n’ont pas été validés par le peuple malien.
    LE PEUPLE MALIEN EST NAÏF LIÉ, NON PAS L’ANALPHABETISME,MAIS À L’INCULTURE.
    Trop d’instruits sont des incultes!!!
    Ce qui explique que le peuple malien se révolte très tardivement.
    Avec les réseaux sociaux,le temps se rétrécit.
    IBK en a été victime car à l’absence des réseaux sociaux MOUSSA TRAORE a fait vingt trois ans,même ce délai a été possible grâce à un journal LES ÉCHOS d’ALPHA OUMAR KONARE qui a ouvert les yeux des maliens face aux comportements des militaires guidés par MOUSSA TRAORE.
    BEN LE CERVEAU et ses camarades traites sont les prochaines victimes du peuple malien.

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