Editorial : Candidats corrompus, abstenez-vous

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La démocratie dit-on est le règne de la Justice. Malheureusement cette assertion est battue en brèche dans les faits par nos démocrates. Pour avoir manqué à l’application des principes de la démocratie, le Mali a basculé sans conteste dans une  anarchie indescriptible. Ses conséquences sont catastrophiques sur le plan politique, économique et social et le reste suivra.
En 1998 la Banque mondiale décèle  au Mali vingt un (21) milliardaires tous issus du régime Adema. Interloqué par les faits consignés dans le rapport de l’expert, la Banque Mondiale aurait vite fait de chercher un candidat qui ne serait pas de l’Adema en 2002.


Pour cela Bush négocia un point de chute pour le président sortant Alpha Oumar Konaré : la commission de l’Union Africaine. La Fondation Carter spécialisée dans la conversion des généraux d’Afrique en démocrates et le président français Jacques Chirac avaient pour mission de convaincre le général Amadou Toumani Touré à se présenter candidat en 2002.
Mais à la seule condition : combattre la corruption. Mais hélas ! Plus de 400 milliards de francs CFA détournés des caisses de l’Etat au Mali entre 2005 et 2010 (Cf. rapports du BVG). Selon les mauvaises langues, on dénombre aujourd’hui quarante huit (48) nouveaux milliardaires issus du PDES. No Comment !


En 2012 le thème de part le monde, pour se faire élire président, reste la lutte contre la corruption ou la délinquance financière.
En France Sarkozy même  serait  indexé par une certaine presse. Au Niger tout près, le président fraichement élu a mis des numéros verts à la disposition de ses citoyens pour dénoncer les cas de détournements ou de corruption. Récemment, il vient de demander la levée de l’immunité parlementaire de certains députés accusés de détournements de deniers publics.
Chez nous au Mali, ATT avant de faire ses valises (pour montrer pattes blanches à nos partenaires au développement) a transmis  en Mai 2011 trente deux (32) des rapports de vérification à la justice. Ces 32 dossiers proviennent de la gestion consensuelle de 2002 à 2011.


A  Genève, où s’est tenue la cinquième table ronde des bailleurs de Fonds à laquelle le Mali a pris part, le thème central évoqué était : la bonne gouvernance politique et économique fondée sur la gestion transparente des deniers publics, la justice sociale et le renforcement des moyens de la société civile. Ces trois thèmes demeurent des questions fondamentales pour le Pnud.


Pour cette institution onusienne la lutte contre  la pauvreté est au centre de leurs  préoccupations. «Des progrès importants ont été réalisés en matière d’économie et d’organisation de l’Etat, mais force est de constater que leur incidence sur la réduction de la pauvreté a été marginale, particulièrement en zones rurales».
Selon l’administrateur du Pnud, au Mali, la pauvreté n’a baissé que d’un point de croissance de 73,8 % à 73,04 % entre 2001 et 2005, «Ce qui est inquiétant», s’était-il alarmé. L’indice de la pauvreté à Bamako est perceptible à tous les niveaux.
Mieux, lorsque les femmes des villages, environnants de la capitale, sont contraintes à vendre des  jeunes plantes dans les quartiers, cela signifie simplement que tout autour il s’est formé une ceinture de misère.


Plus inquiétant encore pour les vieux briscards de la politique du consensus lorsque le diplomate Français Christian Roux  dit vertement aux assises du PARENA sur le Nord Mali que : «la classe politique a démissionné au nom d’un consensus de façade qui lui fait perdre tout esprit critique, permet de différer la prise de décisions». Un discours on ne plus clair à l’endroit d’une classe politique atteinte par l’usure et la corruption.
Aux maliens, bonne année et beaucoup de santé surtout en 2012 !
Amy SANOGO

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