Editorial :Ça ne peut pas continuer

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Ceux qui ont assisté au défilé du 1er mai organisé par l’UNTM sur le Boulevard de la Nation en parle encore en sont encore traumatisés.

La scène qui leur a été imposée n’était certainement pas prévu au programme : un responsable syndical, complètement dénudé par des policiers en furie (boubou déchiré, petit boubou déchiré, pantalon déchiré -heureusement pour lui, il portait une culotte et un tricot de corps-). Le tout sous le regard du ministre de la Sécurité intérieure, le général Sadio Gassama ; du ministre de l’Administration, le général Kafougouna Koné ; et d’autres ministres de la République qui, tout civils qu’ils sont n’en sont pas moins dépositaires de l’autorité de l’Etat.

L’attaque de déshabiller un responsable syndical, certes est attentatoire à la liberté du pauvre mais il constitue une défiance à l’égard de ceux qui nous gouvernent pour qui nul respect, nul obéissance. Ce qui s’est passé le 1er mai constitue en fait un palier supplémentaire dans l’escalade et la surenchère qui se sont emparées de la police avec en toile de fond la guerre sourde entre chefs (il est de notoriété que le ministre et son directeur général de la police se vouent une haine tenace) ; Le pluralisme syndical qui devait favoriser l’émergence de préoccupations communes à l’ensemble du corps s’est malheureusement installé sur fond de fracture et d’émiettement du leadership. Mais si on n’y prend garde, au rythme où vont les choses, la chienlit n’est pas loin à cause d’une rupture dans la chaîne de commandement entre le ministère et la direction générale de la police, entre celle-ci et certains éléments. Bien entendu ce serait un euphémisme que dire que cette situation ne pas continuer.

Quarante huit heures avant le défilé du 1er mai avec son spectaculaire incident, les étudiants ont marché sur la Primature pour demander au gouvernement de prendre ses responsabilités empêchant l’année blanche qui pointe à l’horizon. En l’espace d ‘un mois c’est la deuxième marche qui est ainsi organisée par des étudiants dont la volonté est de s’arrêter qu’une fois leur doléance satisfaite. Faut-il rappeler que cela fait au moins deux ans que les grèves illimitées de la part des professeurs paralysent l’enseignement supérieur. Et cela fait deux ans que le gouvernement à travers son ministre chargé de ce secteur n parvient pas à trouver la sortie de crise. Dans ce cas, comme dans d’autres, il est arrivé que ce soit le président de la République qui monte au créneau en engageant sa crédibilité, sa parole et son statut. Force est de reconnaître que situation aussi ne peut pas continuer. Le président de la République sait que sur l’école, les Maliens l’attendent.

Face aux débordements de plus en plus fréquents au niveau de la police et face à a paralysie qui frappe l’enseignement supérieur, on ne peut rester les bras croisés.

Elhadj Tiégoum Boubèye Maïga

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