La rébellion ivoirienne, sur son site officielle, a traîné notre président, Amadou Toumani Touré, dans la boue. Dans un article en deux parties, elle l’a accusé de choses qu’aucune âme sensible n’oserait répéter. Et tous les Maliens qui ont lu le texte se sont sentis blessés ou en tout cas, concernés et interpellés. Nous avons des choses, mais, ce sont des cuisines internes.
Au lendemain de la reprise du texte par un confrère de la place, le ministère des Affaires étrangères s’est fendu d’un texte on ne peut plus laconique. Dans le fond, le ministère a seulement réaffirmé « la position du Mali par rapport à la crise ivoirienne ».
Le texte en question ne mettait pas en cause cette position. Il accuse le président de parjure, de duplicité et d’autres maux, que personne ne pourrait laisser passer. Aussi, c’est à l’unisson que nous demandons à ATT, pour lui-même, pour le Mali et pour l’Histoire, de démentir ou tout au moins, de donner sa version des faits. Car, il y a eu un sommet, il y a eu une résolution contraire aux attentes, et il y a de graves accusations contre sa personne.
M. le président, vous n’êtes pas « pour vous-même ». Au nom des 11 millions de nos compatriotes pour qui vous servez de guide aujourd’hui, ne laissez pas cette situation sans éclaircissement.
Par sa fonction, le chef de l’Etat doit avoir le dos large, à l’occasion même faire le dos rond pour laisser passer. Le bon chef est effectivement celui qui accepte beaucoup. Mais, M. le président, « n’acceptez pas tout », comme vous l’avez dit, n’acceptez pas cela en tout cas.
Il est question ici de faits qui vous dépassent, qui impliquent votre pays, ceux qui vous ont fait confiance pour 5 ans. Au-delà de nos frontières, tout ce qu’on pourrait vous reprocher, ayant un rapport avec la « déontologie » et tout le reste, est valable pour nous autres, citoyens lambda, à vous confiés.
Dites au monde et aux Ivoiriens que vous n’avez pas trahi, que vous n’avez pas pris de l’argent avec Gbagbo, que l’honneur et la dignité maliennes ne se marchandent pas, ne se monnayent pas et ne se mesurent pas à l’aune de considérations bassement matérialistes.
Votre silence actuel et les tentatives malheureuses du ministère des Affaires étrangères de « noyer le poisson » ne font que davantage semer la confusion dans nos esprits.
M. le président, blanchissez-vous ! Blanchissez-nous, blanchissez le Mali.
Alexis Kalambry
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